Je me suis battu depuis des années pour rester dans mon département que j’adore - et ça y est, je crois que j’ai gagné -, département dont je connais l’histoire et bien de magnifiques paysages, et j’ai dû bien batailler pour résister à la pression ultra-libérale qui disait : "sois mobile, tu vivras mieux".
Fuck you, je réclame le droit à vieillir là où j’ai grandi, dans une région que j’aime.
Est-ce que ça gêne quelqu’un à Paris, Bruxelles, ou Washington ? Oui, apparemment.
J’ai préféré ramer comme un crevard plutôt que d’abandonner mes attaches et ce qui donnait un sens et beaucoup de couleur à ma vie quotidienne, même si c’était dans un département record-man du chômage.
J’avais besoin de ça, point-barre. D’autres ont le goût de l’aventure, de l’entreprise, très bien.
Mais si on se sent bien là où on a grandi, pourquoi devrait-on forcément en partir ?
Donc, je me suis offert ce luxe d’être pauvre mais de l’être dans un endroit où je me sens riche de mille biens immatériels.
Et je peux vous dire que, même si je ne paye pas l’impôt sur le revenu (mais j’y suis prêt pour peu que cela soit raisonnable, hors frais réels)), j’essaye de ne pas coûter grand chose à la collectivité (je fais des missions en continu, depuis des années, travaillant en précaire ; et comme le Général de Gaulle, je jette mes feuilles de la Sécu à la poubelle).