Le directeur des Restos du cœur de Montreuil en garde à vue pour dénonciation de crime imaginaire
6 juillet 2016 14:15, par Mojo RisinSans surprise. Le monde associatif est un carrefour de contradictions qui ne profitent pas à tout le monde. Prenez les ingrédients suivants : une direction (souvent complice ou soumise aux politiciens locaux), le bureau (aux ordres), les salariés, les bénévoles, les emplois précaires et ceux d’insertion. Ajoutez de l’argent publique de provenance diverse, pour le fonctionnement ou pour des projets. Laissez mijoter. Résultat : des rancœurs ("quoi, mon emploi n’est pas pérennisé !"), de l’hypocrisie ("chers bénévoles nous allons mutualiser nos compétences"), du travail non déclaré ("Tu peux nous faire une plaquette de communication pour demain ?"), du harcèlement sous des formes variées ("Vous êtes convoqué pour que nous redéfinissions ensemble une trentième fois votre profil de poste").
Bref, attiser le racisme, monter les "communautés" d’un quartier les unes contre les autres... ce n’est pas ce qui va déranger un détraqué du socioculturel. Si cela sert ses intérêts. Ce type avait sans doute une première raison concrête.
A titre d’exemple : j’ai connu un directeur de centre socioculturel dans un quartier dit sensible qui avait ouvert une activité "billard français". Elle avait été installée dans un sous-sol aménagé dont il était le seul à avoir la clef. Au bout de trois ans plus personne ne savait que cette salle existait (gros turn-over dans ces milieux). C’était son sport favori. Il s’y adonnait tous les jours après le bon repas gratuit, préparé spécialement pour lui par le cuistot de la cantine sociale (qui lui se mettait de côté les bons pinards).