Faut-il être complotiste pour comprendre le monde ?
7 juillet 2016 00:05, par FrédérickLe complot est un projet mené à bien par plusieurs acteurs, dans le secret.
Voici donc les trois éléments clés du concept :
un objectif précis.
un groupe de personnes.
la confidencialité.
L’accord entre ces personnes pour atteindre un certain but -ainsi que les moyens qui y seront employés- se fera dans la confidencialité parce que ce but n’est pas avouable au grand nombre. Le grand nombre s’y opposerait.
Selon cette définition, les attentats du 11 Septembre constituent évidemment un complot. Tous les actes terroristes sont par nature des complots. Tous les cas de corruptions relèvent du complot. Toutes les activités criminelles qui comptent plus d’un participant sont également des complots.
Le problème pour le quidam bien-pensant, c’est le qui, le quoi et le comment.
Qui : une poignée de fous extrémistes, d’accord. Les personnes les plus influentes de la société, jamais.
Quoi : des actions motivés par la haine ou le profit -c’est-à-dire des objectifs isolés- d’accord. Une modélisation spécifique de la communauté humaine et de sa gestion, jamais.
Comment : dans une petite clandestinité pourchassée et punie par la loi, d’accord. Par la puissance même, contrôlant la perception de la réalité des gens, jamais.
Comme nous sommes des êtres sociaux et que nous devons partager des règles (langues, coûtumes,etc...), c’est un réflexe pour beaucoup de tomber dans l’inertie d’une compréhension commune du monde, évitant ainsi l’exclusion.
Mais c’est vraiment ignorer la nature du pouvoir que de s’imaginer qu’on ne complote que pour arriver à ce pouvoir, mais jamais pour le maintenir et pour décider de l’avenir de ceux assujettis à ce pouvoir.
En gros, bien que nous vivions dans l’ère de la pub et du marketing, de la manipulation cognitive faite au grand jour, il est toujours difficile pour la majorité d’admettre qu’un complot continu puisse s’exercer sur le peuple par son propre pouvoir.
C’est extrèmement contraignant de remettre en cause "sa réalité", d’estimer que nos pensées ne sont pas le fruits de nos propres déductions, pour douter finalement des informations qui nous parviennent.
C’est peut-être pour ça que Tocqueville disait : "Je ne crains pas le suffrage universel les gens voteront comme on leur dira".
Mais attention, là nous risquons de glisser dans le complotisme !