Constitutionnaliser l’état d’urgence : quel enjeu ?
16 juillet 2016 20:00, par listenerQuestion simple en réalité : le droit, ce ne sont des antilogies. Toutes les lois tentent de camoufler cela. Or au sommet des "normes" se trouve une antilogie fondamentale, et assez effrayante.
Il existe deux situations antinomiques : la guerre et la paix. Sommes-nous en paix ou sommes nous en guerre ? Telle est la question. Et au dessus de cette question plane .. la question du Temps (Chronos) qui nous permet de juger des choses.
En temps de paix, "on a le temps" (donc , tribunaux, "droits de l’homme", tous ce qu’on veut, parlements, enquêtes minutieuses, gnangnan, on discute sans fin et fort intelligemment sur les accidents de la vie de tous les jours, on se cultive, on philosophe. "La Cour veut comprendre" etc etc etc.
En temps de guerre, c’est tout autre chose ! On a plus le temps."Hannibal ad portas". Et on ne fait pas des procès au gens qui vous tirent dessus. On peut les affronter loyalement et impitoyablement, les faire prisonniers et les capturer jusqu’à la paix, mais vite, vite. Ce sont les conventions de Genève, texte juridique mis de côté aujourd’hui (à cause de l’état d’Israël qui ne veut pas en entendre parler pour coloniser et envahir la palestine), texte pourtant le plus beau, texte le plus sacré qu’ait jamais formulé la civilisation occidentale, inspiré d’ailleurs par les cultures barbares, lesquelles étaient assez humaines à ce point de vue (les lois de la chevalerie interdisaient de tuer l’ennemi désarmé). Un droit de la guerre ? C’est un droit de gens qui manquent de temps et qui pourtant entendent se comporter au maximum comme des hommes d’honneur...
Il faudrait donc que ce petit Louis-Philippe qui nous tient lieu de chef d’Etat dît enfin si nous sommes en paix ou en guerre.
Mais il ne veut pas le faire pour une raison bien simple : Si nous sommes en guerre, il perd le pouvoir au profit de gens plus vifs que lui et plus rapides, ce qu’on appelle les "militaires", l’armée, quoi. Il proteste, le petit ? Pas le temps. Rompez !
Toute cette affaire tartignolesque "d’état d’urgence", "de siège", "d’attaques terroristes imminentes", d’article 16 granguignolesque, se résume en fait à une chose bien simple, est-on en guerre ou est-on en paix ? Il faut sortir de l’équivoque ! Et si on est en guerre, pouvoir aux militaires (mêmes aux lamentables ganaches qui nous tiennent lieu d’officiers d’état major) et plus de rassemblements de plus de 5 personnes à partir de 6 heures du soir. Exécution !