Le grand complot – Conférence de Laurent Guyénot et Damien Viguier à Ferney-Voltaire
27 août 2016 15:20, par FrédérickSur les propos de Me Viguier et la notion de relation triangulaire gouvernement/rebelles/peuple : bien qu’il y ait dans un conflit des éléments tels que le temps ou la force qui entrent en jeu, on parle cependant ici clairement de stratégies de communication.
C’est à dire que la perception que se fait le peuple de la réalité est le territoire que chaque camp (gouvernement ou rebelles) cherche à conquérir : c’est le poids qui fera basculer le destin d’un côté ou d’un autre, non pas par une violence exercée en masse de la part de la population mais plutôt par son refus de participer au paradigme d’un des deux camps.
La lutte se résume donc à "quel camp apparaît comme légitime pour réclamer le pouvoir ?".
Il s’agit bien là de revendications de valeurs morales.
Le camp illégitime aura évidemment besoin de recourir à la propagande alors que le camp légitime, de part sa légitimité aura par contre souvent la naïveté de croire que la vérité se suffit à elle-même !
Ce n’est bien sûr (et malheureusement) pas le cas : si quelques âmes s’éveillent et échappent à cette propagande, il ne faut pourtant pas perdre de vue que c’est bien l’exception et non la règle. C’est pourquoi si on est la cible, ou la "tête de Turc" d’une technique de propagande, il faut toujours miser sur la qualité et non sur la quantité des alliés.
Le truc principal de la propagande, c’est bien sûr la répétition d’un même message sous différentes formes et à travers différents moyens de communication.
Ensuite, si la grande masse du peuple est subjuguée par cette propagande, c’est qu’elle a ses propres raisons pour consentir à cette hypnose (oui, il y a bien un degré de consentement) : elle préfère l’accord commun à la "révélation", tout simplement parce que l’accord commun assure stabilité et intégration sociales, même si ce n’est qu’à court terme.
Ça aussi la propagande le sait et en joue.
Par exemple : le sujet du "complotisme" est souvent tourné en dérision par les médias américains car cela provoquera le réflexe du rire et donc du discrédit chaque fois que le quidam sera confronté à l’idée de projets cachés ou d’associations secrètes. Mais cela envoie aussi comme message la menace de la ridiculisation (premier pas vers le bannissement de la société) à celui qui oserait s’intéresser à ces fameuses théories du complot !
(À suivre)