"Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique."
Guy Debord
Commentaires sur la société du spectacle (1988), Folio, 1988, p.40
"La bourgeoisie, qui imposa sa prédominance dans la France de 1793 grâce au terrorisme, doit de nouveau avoir recours à cette arme, mais dans un contexte stratégique défensif, au moment de l’histoire où son pouvoir est universellement remis en question par ces mêmes forces prolétariennes que son propre développement a créées."
Gianfranco Sanguinetti, Du terrorisme et de l’Etat. La théorie et la pratique du terrorisme pour la première fois divulguées. 1980 p.78
"Tous les États ont toujours été terroristes, mais l’ont été plus violemment à leur naissance et à l’imminence de leur mort. Et ceux qui aujourd’hui, soit par désespoir, soit parce qu’ils sont victimes de la propagande que le régime fait du terrorisme comme nec plus ultra de la subversion, contemplent avec une admiration acritique le terrorisme artificiel, s’essayant même parfois à le pratiquer, ceux-là ignorent qu’ils concurrencent l’État sur son propre terrain ; et ils ignorent non seulement que là l’État est le plus fort, mais qu’il aura toujours le dernier mot. Tout ce qui n’abat pas le spectacle, le renforce : et le renforcement inouï de tous le pouvoirs étatiques de contrôle, développés ces dernières années sous le prétexte du terrorisme spectaculaire, est déjà utilisé contre tous le mouvement prolétaire italien, aujourd’hui le plus avancé et le plus radical d’Europe."
Gianfranco Sanguinetti, Du terrorisme et de l’Etat. La théorie et la pratique du terrorisme pour la première fois divulguées. 1980 p.79