Pour avoir vécu 1 an à Cuba et avoir étudié de très près son histoire, je vais partager mon ressenti car bon nombre de commentaires ici me laissent perplexes :
Tout d’abord, je lis que Fidel Castro serait un opportuniste qui serait passé de l’anti-communisme au communisme. Non. Il n’a jamais été anti-communiste clairement ou trouvez-moi des sources, mais il a maintenu caché sa sympathie communiste pour prendre le pouvoir sans que les Etats-Unis ne l’en empêche, les Etats-Unis voulaient lacher Batista qui avait été leur poulain jusqu’à ce que ce dernier devienne incontrôlable et ne leur échappe des mains. Bien sûr qu’il a fait preuve d’opportunisme, mais on ne peut pas mener une révolution armée anti-impérialiste (avant la révolution, il a été au sein du parti orthodoxe (nationaliste) et fréquentait la ligue anti-impérialiste, qui affichait à l’époque son pro-germanisme) sans en faire preuve à un moment ou à un autre, ni sans faire beaucoup de morts. La révolution armée a été une nécessité pour changer de régime. Une fois le pouvoir pris et avoir fait un bras d’honneur clair et honnête aux Etats-Unis quant à la dette que devait Cuba à ces derniers depuis le jour de l’indépendance cubaine en 1898 (ou plutôt qu’Indépendance, rachat de Cuba par les Etats-Unis à l’Espagne). Il n’avait d’autre choix que de s’allier au bloc soviétique au risque de se voir totalement isolé, et pour une île comme Cuba, c’était le suicide. Malgré cette alliance, que ce soit lors de la crise des missiles ou pour bien d’autres affaires, il n’a pas été totalement soumis au pouvoir soviétique et par moment a même incarcéré des cubains trop pro-soviétiques qui voulaient l’écarter du pouvoir car trop indocile et incontrôlable. Moi ce que je lui reproche c’est l’instauration du réalisme soviétique comme canon artistique obligatoire, mais je ne lui reproche pas trop d’avoir refoulé totalement l’influence culturelle américaine, bien que des excès comme le refus de certains instruments à vents du Jazz américain, sont des rigidités absurdes du régime cubain. Une fois que l’on refuse de payer la dette à la superpuissance américaine avec des dizaines de milliers de cubains de la bourgeoisie qui sabotent ton pays et te font la guerre économique et militaire, c’est un chemin sans issue surtout pour un pays qui a dû tout apprendre et former ses cadres à la va-vite. Cependant, économiquement, le socialisme comme l’entendait Che Guevara a foiré... (suite)