Damien Viguier – La propriété collective
16 janvier 2017 20:19, par PelletierJe conseille la lecture attentive de "La démocratie en Amérique" (1835) d’Alexis de Tocqueville. Voici un aperçu et quelques éléments utiles pour les réflexions des lecteurs de Me Viguier, au sujet des associations :
Les américains recourent, plus que dans toute autre pays, aux associations privées, cette forme d’union alternative au lien politique, à l’Etat. L’américain conserve toujours une certaine méfiance vis-à-vis de l’Etat (peut-être du fait de ses origines d’exclu, d’immigrant, en conflit avec l’Etat de son pays d’origine) : l’américain ne jette sur l’autorité sociale qu’un regard défiant et inquiet, et n’en appelle à son pouvoir que quand il ne peut s’en passer.
Ces associations privées ont de multiples objectifs (par exemple les ligues de vertu, contre la boisson : aux Etats-Unis, on s’associe dans des buts de sécurité publique, de commerce et d’industrie, de morale et de religion. Il n’y a rien que la volonté humaine désespère d’atteindre par l’action libre de la puissance collective des individus.
Cette multitude d’associations constituent un contre-pouvoir salutaire contre la tyrannie de la majorité. Quand un parti politique est devenu dominant, toute la puissance publique passe dans ses mains. Les associations, en tant que contre-pouvoir, sont donc éminemment utiles.
Tocqueville pointe néanmoins le risque que ces associations peuvent faire courir à la démocratie : ne peuvent-elles faire peser le poids du groupe sur le particulier ? Il faut garder à l’esprit que le but des associations est de diriger les opinions et non de les contraindre, de conseiller la loi, non de la faire .
En Amérique, la liberté d’association est illimitée, ce qui présente un danger, celui de l’anarchie, mais permet d’éviter le risque de l’établissement de sociétés secrètes : en Amérique, il y a des factieux, mais point de conspirateurs.