Critique intéressante, mais un peu trop sociologique et un peu de mauvaise foi.
Lordon et Melenchon, c’est pas exactement la même chose. Lordon ne parle que de salariat effectivement, mais Mélenchon parle de production, et pas qu’un peu. Il a de plus une vision grand projet comme Cheminade. C’est même peut-être le seul à « l’extrême gauche » (malheureusement, et c’est une critique valable car c’est nécessairement limitant).
Il est quand meme bien au-dessus des autres intellectuellement et analytiquement, ce qui lui permet de s’extraire, au moins en partie, du carcan et de la vision étriquée de l’idéologie d’extrême gauche. Et il a clairement laissé tomber certains réflexes débiles et obsolètes par rapport à l’élection précédente.
Alors ca ne veut pas dire que son histoire ne compte pas, mais je n’aime pas cette vision déterministe où le futur et les personnes sont enchaînés par le passé, je crois au libre arbitre. Je me trompe peut-être, ou sous estime l’influence du passé, mais je préfère ca à une vision où on ne pourrait se liberer du passé.
Ensuite, lui aussi est critiqué par BHL et compagnie, ce n’est pas l’apanage de MLP.
Quant à la trahison de Melenchon version Tsipras, c’est tout à fait possible, tout comme la trahison de MLP version Trump est possible, comme l’affirme d’ailleurs Asselineau et ses suiveurs depuis un moment. On ne peut pas savoir ce qui va se passer, et si untel ou untel va céder face aux pressions incommensurables qui s’opposent au changement, ou va resister. Peut-être même que seul Jean Lassalle peut résister, c’est quasiment son slogan, et il a affronté les ours et les cavernes (lol, mais honnêtement je pense que tout est possible).