Je suis la fille d’une catholique française du Limousin et d’un Marocain musulman, réfugié politique, partisan de Ben Barka, assassiné par l’État français. J’ai grandi en Seine-Saint-Denis et vécu au Maroc. Je suis pour certains une bâtarde et pour d’autres un espoir pour la France, fière de ce que je suis avec l’intensité de deux peuples anciens qui ont traversé les siècles.
Après avoir lu la suite, ce paragraphe me suffit. Vous n’êtes une synthèse de rien de tout, vous êtes marocaine et musulmane, point barre. Une famille ne peut se déchirer entre plusieurs identités, ce n’est bon pour personne, sauf à glorifier les pathologies, l’absence de repères, les conflits permanents.
Votre mère n’était catholique que de nom, elle a choisi un autre destin pour ce qui sortirait d’elle.
La France, pour exister, désirera toujours que votre "cas" se répète le moins possible, c’est comme ça, on ne va pas dire le contraire pour ne froisser personne. De la FRANChise, c’est de cela dont nous avons besoin, après 30 ans de faux-sourires et de terreur politico-sociale.
Votre message me parle, il résonne, il sort du puits de ces 50 dernières années, de notre histoire commune (quoique, je n’ai jamais vécu au Maroc pour ma part) mais c’est 50 années que nous ne voulons pas revivre, et vous en êtes, malgré tout le symbole. J’ai du respect pour votre histoire, de la tendresse peut-être, mais peu d’espoir que la lumière vienne de personnes déchirées, sinon totalement assimilée à la culture extérieure (toujours les mêmes cas : un homme arabe, une femme française, jamais l’inverse... car c’est toujours dans ce sens qu’un pays se fait conquérir, depuis l’enlèvement des Sabines... pourquoi les migrants sont tous mâles ? parce que la conquête est un truc de mecs).
J’aurais toujours de la tristesse de voir des française, des blanches, "catholiques du limousin", abandonnées dans les "quartiers", et finissant par porter le voile de la conquête islamique, après avoir épousé bien naturellement les hommes de leur entourage. Cela me serrera toujours le cœur, et résonnera toujours comme une défaite, je n’y peux rien. D’une défaite bien plus profonde, bien plus ancrée que les atteintes culturelles trop superficielles du mondialisme américain, lesquelles ne laisseront que peu de traces, à la libération.
Je reste toujours avec les mêmes incertitudes : quel visage revêt, pour chacun de nous, la France que nous voulons ?