Une attaque informatique de portée mondiale suscite l’inquiétude
14 mai 2017 19:36, par SherlockIl y a quelques années je m’étais pris le chou sur un forum du web à propos d’un outil logiciel distribué "pour Windows", sans plus de précisions, alors qu’en fait il s’avérait être spécifique à Windows 7 et avait un effet destructeur sur les disques durs fonctionnant sous Windows XP. L’auteur avait justifié l’absence d’avertissement sur son site en prétendant que plus personne n’utilisait XP. La preuve.
On en est à 200.000 ordinateurs infectés à ce jour, sans parler des particuliers qui n’ont pas encore déclaré le problème aux autorités et des employés qui reprennent leur travail lundi. Pour certains à cause d’un manquement aux consignes de mise à jour du logiciel, d’accord, mais pour le plus grand nombre parce qu’il utilise une version obsolète de Windows, que Microsoft avait décidé d’ignorer pour des motifs purement commerciaux.
La raison invoquée par les hôpitaux britanniques, qui ont le mérite d’être honnêtes à ce propos, est qu’ils manquent cruellement d’expertise en interne pour passer de Windows à Linux. Les informaticiens fonctionnaires payés au lance-pierre sont incapables de refondre et transposer leur logiciel, qui est une véritable usine à gaz conçue spécifiquement pour Windows XP. Du coup il ne reste plus de ressources budgétaires pour embaucher des experts. Idem pour la poste en Espagne, sauf qu’ils ne le disent pas ouvertement.
C’est la même chose pour la plupart des entreprises et services visés. Ils ont fait le choix de l’obsolescence pour des motifs purement économiques. L’heure de l’addition est arrivée. Quant à ceux qui pensaient que Windows XP avait cessé d’exister, je leur conseille de sortir de temps en temps de leur bulle technologique provinciale.
La morale de l’histoire est qu’un système d’exploitation qui ne cesse de muter, pour justifier une facturation continue dans le temps, laissera toujours des utilisateurs sur le bord du chemin. Ça ne veut pas dire que Linux n’évolue pas mais on peut au moins suivre le rythme de ses progrès sans se ruiner.
Après il y a l’argument de penser que les hackeurs s’en prendront un jour à Linux. C’est certain mais ce serait ignorer les innombrables paires d’yeux scrutant, vérifiant et améliorant les logiciels conçus pour Linux, bien plus que tout autre système d’exploitation. Ce sera plus compliqué.