L’opération Sentinelle atteint ses limites
26 mai 2017 09:44, par H. K. DaghlianL’intérêt de toute cette mascarade est purement psychologique et à double tranchant :
Le premier versant est de donner l’impression que la situation est sous contrôle et qu’on a la possibilité de protéger les citoyens en cas d’attaque terroriste, surtout lorsque ces citoyens sont connus pour être des affabulateurs et des peureux.
D’un point de vue strictement pragmatique, comment ces militaires pourraient-ils arrêter quelqu’un qui veut se faire exploser, genre il veut se suicider en emportant avec lui le maximum de victimes et le fait de voire des militaires armés va le faire changer d’avis. (Pour l’instant ils en sont aux carnage routier et au massacre façon Rambo, mais ils finiront par augmenter la dose si ça ne donne pas suffisamment d’effet, à savoir monter les gens les uns contre les autres). Le fait que des militaires fassent partie des victimes aura un impact nettement plus important. (La qualité de la victime pèse de manière capitale sur l’interprétation de l’acte en lui même, si un militaire n’est pas capable de se protéger lui même contre ces débiles, qu’en est-il de Mr n’importe qui). Ce versant soulève une autre question : pourquoi les attentats ne touchent JAMAIS des officiels, alors que d’un point de vue strictement causal, ils ont plus de responsabilité...
Le second versant est un peu plus pernicieux, il s’agit uniquement d’une opération psychologique qui vise à graver dans l’inconscient de la population le sentiment d’insécurité et d’un état de guerre permanents. Le simple fait de voir des militaires patrouiller jour et nuit, associé à une menace permanente est suffisant et nettement plus destructeur qu’un attentat ponctuel, car au delà des victimes réelles qu’il pourrait faire, combien de personnes sont impactées psychologiquement et de manière très marquée. La liaison entre cet état de névrose / dépression / mal être et le responsable désigné (par les médias) se fera de manière automatique et inconsciente. L’impact ne se verra que dans quelques années, quand les enfants d’aujourd’hui - qui n’ont pas le recul nécessaire pour comprendre ce qui se joue - seront adultes. C’est vraiment d’une sournoiserie sans nom. Combien regrettent le pays paisible qu’ils ont connu de leur jeunesse ? Combien n’auront pas la chance se s’y sentir comme l’ont été leurs parents ? Combien se sentent monter une rage et un ressentiment envers les responsables de tout ce merdier ? Et enfin et surtout, combien feront l’effort de réflexion nécessaire et salvateur ?