La conspiration du "Pipelineistan" : le gaz n’a jamais été la cause de la guerre en Syrie
1er juin 2017 22:43, par Joel LallementJe crois sincèrement que la théorie des oléoducs et gazoducs tient très bien la route. Seulement elle est biaisée dès l’origine... Le refus du président syrien de pencher pour la formule américaine et donc la préférence donnée à la formule russe ont certainement été la cause du déclenchement du conflit. Une cause amplement valable aux yeux du tout-conquérant américain pour renforcer sa présence en orient, au sud de la Russie et pour la rapprocher de celle-ci.
En 2014, en Ukraine, un phénomène similaire a eu lieu. Là, l’enjeu était principalement un soutien financier nécessaire à ce pays. Le président légitime, M. Viktor Ianoukovytch, avait donné sa préférence à l’aide russe, au détriment de la proposition financière et géopolitique (au final, l’adhésion) de l’Union européenne, pour tenter de sauver son pays du marasme économique qui avait pousser le peuple à manifester. Il est depuis lors de notoriété publique que des organisations américaines, voire pro-américaines, ont mis tout en oeuvre pour soulever une partie des Ukrainiens contre le président afin de le destituer. La démission forcée, anticonstitutionnelle, a permis aux Etats-Unis, d’installer ses propres pions directement au plus haut niveau de la prise des décisions politiques puisque certains ministres ont des liens directs avec les Etats-Unis.
Dans les deux cas, il s’est donc agi de provoquer une situation qui permette les américains de rapprocher leurs forces militaires des frontières russes. Dans les deux cas, nous pouvons constater que les Etats-Unis ont agi en toute illégalité au regard du droit international, tandis que la Russie de M. Poutine tente tant bien que mal d’en respecter les règles malgré les nombreuses provocations de toutes parts... L’on peut d’ores et déjà dire que M. Poutine est un président russe qui est entré dans la grande histoire, en tout cas au niveau international et donc géopolitique grâce au déploiement d’une intelligence stratégique incomparable face au rouleau compresseur militaire de l’impérialisme américain.
Finalement, ma persuasion grandit chaque jour que M. Poutine n’a pas fini de nous étonner et qu’il sera capable de nous surprendre encore une dernière fois si un jour ses ennemis parviennent encore à l’acculer au bord du gouffre. Mais y arriveront-ils un jour ? Rien n’est moins sûr...