Merci pour eux, parole de gros fan.
J’ai été toujours été et je resterai, même si je continue d’apprendre, un "end-user" (un "utilisateur final", qui ne comprend jamais grand chose à l’architecture réseau comme au matériel ; un peu meilleur dans le logiciel, côté bidouille).
Mais Numérama, c’était le E&R du numérique français : les commentaires valaient autant (parfois plus) que les articles, avec de vrais gros contributeurs, fidèles, réguliers, divers, solides, intéressants, avisés - des résistants.
Des anars, des system-admins de grosses boîtes, des vieux de la vieille qui avaient connu le basic, des linux-fans de 16 ans qui hackaient comme ils respirent, et j’en passe.
Il fallait voir ce que c’était à l’époque d’Hadopi : c’était presque un labo de réflexions, et une mine de contre-mesures tous azimuts ; ça bataillait sévère contre le troll obligé du PS - qui avait des actions Facebook (lol, il a vraiment existé).
Ils ne se privaient d’ailleurs pas (les contributeurs) de se payer G. Champeau de temps à autres, qui restait toujours très courtois mais savait défendre ses positions - alors qu’il tentait tant bien que mal de vivre et faisait au final un super boulot.
C’est avec Numérama que, une chose entre mille, j’ai connu et me suis mis à utiliser "Flattr" (un système, parmi d’autres, de micro-paiements open-source : ça peut intéresser E&R) (même si ça n’a pas sauvé le soldat Champeau).
Le rachat de Numérama et la mue éditoriale a été un premier coup de poignard. Le départ de Champeau est une balle dans le cœur (pour dramatiser à outrance).
Les vrais rebelles sont d’ailleurs partis ; je voudrais que l’Internet Archive ait sauvegardé tout ce qui s’est dit (à tout le moins que le proprio actuel de Numérama l’ait fait).
Il reste quelques contributeurs historiques et fiables comme /dev/tty ou Centaurien1 (merci à eux) mais les plus "méchants" sont bien évidemment partis (je ne sais où).
Moi je suis parti, je n’y étais pas grand-chose et je n’ai pas envie de revenir, sauf pour ce qui est mort et ne reviendra pas.
Mais : meilleurs vœux à ceux qui restent fidèles et transmettent là-bas le flambeau, même si c’est dans un cadre qui n’est plus du tout le même.
C’est la vie. Tout passe.
Un site Internet qu’on aime et qui meurt (ou se change en autre chose), finalement c’est comme un vinyle ou un CD qu’on adore. Sauf qu’il nous reste au moins le CD ou le vinyle.
Merci E&R - et ne perdez pas la fibre numérique, ni libriste.