Pourquoi l’ingérence est réactionnaire
2 octobre 2017 21:21, par Cordiale"C’est simple : en bafouant la souveraineté nationale, l’ingérence impérialiste nie la souveraineté populaire. Elle efface le droit des peuples à l’autodétermination pour lui substituer l’obligation d’adresser des remerciements à ceux qui décident à leur place. Elle remplace la démocratie d’en-bas (la seule possible) par une « démocratie » d’en-haut imposée manu militari par des puissances étrangères. À supposer que l’intention soit bonne (ce qui n’est pas le cas), l’ingérence consiste à traiter les peuples qu’elle prétend secourir en mineurs irresponsables."
C’est ce dont souffre le Monde arabe, le Monde africain depuis leurs indépendances qui de ce fait n’ont jamais pu se réaliser ni se concrétiser. Les pays qui ont osé faire quelque chose de bien pour eux-mêmes on les a vu se dissoudre sous les bombes américaines et celles de leurs alliées, leurs chefs pendus, assassinés, leur patrimoine broyé, leur histoire gommée. De ces déserts ainsi créés surgit maintenant la barbarie, la rage de vouloir rendre sa monnaie à l’envahisseur.
L’ingérence des puissances occidentales dans leurs anciennes colonies perpétue l’état colonial, prolonge d’autant le sentiment de révolte dans les peuples qu’elles soumettent. Comment s’étonner ensuite que ces mêmes peuples, las, dépossédés de leur liberté à eux, non celles que l’occupant veut leur imposer y compris via un un colonialisme culturel et linguistique, comment s’étonner que de ces peuples surgisse aujourd’hui, une panoplie de messages irrespectueux envers le monde occidental ? Outre la violence qui s’étend dans les grandes villes et qui assassine, cette manière arrogante d’occuper tout ce qu’ils peuvent occuper, cette aisance à ne pas se comporter tels des étranger, mais tels des occupants. Quand on s’acharne à interdire à l’autre de vivre pleinement sa vie et d’être maître de sa culture, de son identité et de son devenir, alors cet opprimé, ce moqué, cet être à qui on interdit de concrétiser la construction de son pays, cet être se meut en le miroir de son oppresseur, et le mime en tout, chez lui.
Dans ces pays il y a ceux qui flattent l’occupant, "intellectuels", "artistes", "militants des droits de l’homme" qui gesticulent. Ils donnent toutes les raisons à l’occupant de continuer à coloniser pourvu qu’il leur file quelque pourboire, argent sale leur permettant de pavaner, de mépriser à leur tour le peuple opprimé.
Excellent article, et qui ne tourne pas autour du pot. J’ai envie de dire enfin !