La Chine pourrait détruire le pétrodollar en payant le pétrole saoudien en yuan
14 octobre 2017 22:58, par JPJe vois une mécanique un peu différente :
Le premier marché d’exportation de la Chine étant les US, la Chine est de toutes façons en indigestion de US$, à la fois dans ses réserves de devises et de titres américains. Sachant qu’un jour ces $ ne vaudront plus rien, elle cherche à en limiter l’accumulation.
Aussi, refourguer cette monnaie douteuse aux producteurs de pétrole ne dérange donc pas tant que cela les Chinois. Donc, à court terme, le yuan adossé au pétrole saoudien n’est pas forcément hyper-intéressant, pour la Chine, d’un strict point de vue économique.
Cette affaire est plutôt quelque chose qui, selon moi, s’analyse comme une dimension de cette guerre - pas officiellement déclarée - entre l’empire chinois et l’empire US. Il s’agit plus de la construction d’un rapport de force.
On peut même imaginer une stratégie à la Sun-Tzu (l’Art de la Guerre), aboutir par étapes successives à construire un rapport de force tel que l’adversaire doit capituler, tout en ayant, à chaque étape, pris soin de ne jamais lui donner de raisons de choisir la guerre ouverte plutôt que la paix :
depuis longtemps, les réserves chinoises de $, par leur masse, sont une menace. Il suffit à la Chine de les brader brutalement pour faire sérieusement chuter la valeur du $.
si le $ n’est plus la monnaie mondialement indispensable pour le pétrole saoudien, le dollar chutera. C’est une seconde menace. Mais, comme la première, la menace n’a d’effets profitables qu’à condition de n’avoir pas encore été exécutée.
d’autre part, d’une manière générale, une menace de sanctions économiques américaines ne peut avoir vraiment d’effet que sur les transactions en $. Un accord yuan/pétrole saoudien constitue donc une roue de secours qui rend inopérante cette menace américaine. De ce point de vue, l’accord n’a pas besoin d’être exécuté aujourd’hui. L’important, c’est qu’il existe et qu’il peut être utilisé sans délai, si besoin.
Du point de vue des Saoudiens, le problème est différent. Les raisons de continuer avec le dollar sont de moins en moins nombreuses. Mais c’est la Chine qui décidera du timing pour le passage au yuan.
Par ailleurs, les Saoudiens ne peuvent s’évader du "protectorat" américain avant la mise en service des S-400 du maître des Pokemon qui ont truqué les élections US, Vladimir Poutine (si, si, vous avec bien lu, mais vous n’avez pas suivi CNN, voilà tout). D’ici là les paris sont ouverts : tentative de révolution de palais à Riyad, ou pas ?