Déconstruire un mythe : la bataille de Poitiers
26 décembre 2017 12:23, par TroglodyteSuite et fin :
A partir de 725, et suite à la demande de Grégoire II (le Pape), il participe avec Saint Boniface à l’évangélisation de ce qui deviendra plus tard l’Allemagne.
L’appel à l’aide de Grégoire II, en 729 ou 731 selon les cas, est une erreur présente dans divers ouvrages ( Le Cid Français, Annales de l’église Catholique de Claude Villette, abrégé de l’histoire d’Italie par Zeller, Annales ecclésiastiques de Baronius, Annales de Metz, etc.)
Comme l’expliquent Jacques Bossuet ou L’abbé De Foy, il y a confusion entre Grégoire II et Grégoire III son successeur.
C’est Grégoire III qui demande l’aide de Martel entre 739 et 741 contre les Lombards.
Et ce qu’on ne dit pas ici, c’est que Martel ne la refuse pas : Liutprand le roi lombard est son allié dans la lutte contre les musulmans en Provence, qu’il convainc de ne pas attaquer Rome, sans aucun besoin de le menacer militairement ( ce qu’il ne souhaite évidemment pas ).
Après 732 Grégoire III ( Grégoire II meurt en 731 ) apprend par une lettre de Martel sa victoire à Poitiers, et lui octroie les titres de "très-chrétien", et de "Marteau de Dieu".
Il pratique comme d’autres avant lui les sécularisations dites précaires (voir Bruno Dumézil), et les pillages dont on l’accuse ici n’ont pas lieu non plus sans raisons. Certains évêques se livrent eux mêmes au pillage et à la trahison, mais je laisserai ici le lecteur se documenter librement.
Le maire du Palais, Princeps, et vice-roi selon les mots du pape, est enterré en la basilique Saint Denis, aux côtés de Clovis et de tous nos Rois, et la présentation qu’on fait ici de lui ne manque vraiment pas de culot, mais de sérieux.