Des Mexicaines retournent la terre pour retrouver maris, fils et frères disparus
1er décembre 2017 10:48, par anonymehttp://www.lapresse.ca/internationa...
Dans son autobiographie intitulée El Sicario, un assassin ayant travaillé pendant 20 ans pour des narcotrafiquants mexicains, et dont la tête est aujourd’hui mise à prix pour 250.000$, parle des meurtres qu’il a commis pour éliminer des journalistes ou punir des cartels rivaux. Un exposé frappant sur la violence et la corruption qui rongent même les échelons les plus élevés du gouvernement.
Parmi les détails macabres contenus dans El Sicario, parmi les exécutions, les enlèvements, les cris des personnes torturées à l’eau et à l’électricité, un élément reste à l’esprit : l’assassin était un policier.
Un officier de la police d’État, payé par le puissant cartel de Juárez pour tuer ou torturer des journalistes, des criminels, des politiciens. Comme plusieurs de ses collègues, il faisait des enlèvements et transportait des cadavres avec sa voiture de police, vêtu de son uniforme officiel.
« Je n’étais plus un homme, dit-il. J’étais toujours saoul et drogué, j’étais un objet. Ma vie consistait à suivre des ordres. »
Le Sicario dit avoir commis des meurtres, mais ne précise pas combien. Il affirme connaître l’emplacement de plus de 250 cadavres enterrés dans la région de Ciudad Juárez, ville très violente située en face d’El Paso, au Texas.
"C’est un travail, dit-il. On le fait, sinon c’est nous qui allons finir comme le gars qu’on vient de tuer. C’est 24 heures sur 24, 365 jours par an. Si notre téléphone cellulaire cesse de fonctionner, c’est qu’on est mort ou que les patrons veulent notre mort."
Un criminel à l’école de police
Comment un policier devient-il un criminel ? Au Mexique, de jeunes hommes sont criminels avant de devenir policiers.
Embauché à 16 ans par des trafiquants pour conduire des voitures du Mexique vers les États-Unis, le Sicario dit s’être enrôlé à l’académie de police à la demande de ses supérieurs.
« À l’académie, le gouvernement nous donnait 150 pesos par mois. Mais les cartels nous payaient 1000$ par mois ! Ils savaient qu’à notre sortie, nous allions travailler pour eux. Nous étions en train d’être formés. »
"C’est une chose de savoir que plus de 85.000 meurtres ont été commis dans le nord du Mexique depuis quatre ans, c’en est une autre d’entendre un tueur parler.
Ça fait réfléchir sur l’impunité qui règne là-bas."
Dans l’état de Chihuahua sur les 200 policiers d’une promotion : 25 % soit 50 sont payés par le cartel.