L’Heure la plus sombre n°89 – Émission du 4 décembre 2017
7 décembre 2017 12:18, par coyoterevolteDifférence entre lire un récit sur un moujik et relayer ce que disait, écrivait ou pensait le russe de base avant la révolution de 1917. Désolé M.Niezsche, mais je préfère la méthode Marion Sigaut qui retrouve et redonne la parole du peuple grâce aux archives judiciaires et autres. Sans ce 1er travail, un mec "normal" soulé par des centaines de discours (allant dans tous les sens) sur la révolution de 1917 n’a pour lui que le travail d’Anthony Sutton, comme base sérieuse sur le sujet puisque ça touche au pognon.
Sans la parole du peuple (retrouvée par Marion Sigaut pour la révolution française), sans les trajectoires d’argent, sans références (autres que les textes écrits par des mecs au chaud), le gars intéressé par la révolution de 1917 comprend qu’on lui cache quelque chose. Et toutes les discussions sur le nombre de poils de cul qu’auraient eu les menscheviks, les bolcheviks et tous ceux qui avaient le temps de faire des équipes et d’arborer des drapeaux n’y changeront rien. La multitude des livres et des loghorées sur le sujet sert d’étouffoir : c’est la technique de la submersion des informations pour noyer la vérité. Dans ce contexte, le travail d’une Marion Sigaut russe fournissant la parole du peuple et ses conditions d’existence serait une bonne référence pour un petit gars qui n’a pas envie de perdre du temps. Nul doute que tous les super sachants de 1917 ont pléthore d’ouvrages (pas littéraires à la Victor Hugo, Tolstoî, Dostoievski etc... mais fondés sur des archives consultables) à citer sur le peuple, ses propos, ses idées, son niveau d’instruction vu par lui-même mais ils ne les donnent pas : curieux non ? Dans tous les cas, cela incite à la méfiance, on sent le tour de bonneto, le truc qui cloche, l’entourloupe, la version arrangée pas crédible, pas réelle. D’abord la parole au(x) peuple(s) russe(s) et ensuite, on verra bien qui était en phase avec lui, qui le défendait vraiment, qui l’a maltraité.