Aude de Kerros – L’art contemporain ou l’absence d’art
7 décembre 2017 11:53, par pepa pigBeaucoup d’approximations et certains clichés, qu’on peut lire ici, sont les mêmes que l’on retrouve chez les gauchistes (ça fait un point de convergence !) Voyez (écoutez) l’incursion de Mermet / Lepage à la Fiac.
Alors il faut être plus rigoureux qu’eux, en l’occurrence ici sur la compréhension de l’art (dit « contemporain »).
pour cela ça demande un développement, mais je vais tenter de pas faire trop long :
1. D’abord « l’art », et l’acception du terme. « Ce n’est pas de l ’art … » :
L’art ne coïncide plus avec son origine étymologique de tekhné. Rubens déjà, ou plus récemment Rodin, ne sous-traitaient-ils pas une grande partie du travail technique à leurs assistants ? Voir « l’Homme qui marche », geste radical s’il en est, où la sculpture résulte simplement de la suppression des membres supérieurs de l’une de ses sculpture antérieure ! Geste au sens technique / virtuose, sûrement pas. C’est ça qui fait pourtant « l’homme qui marche », pas l’antériorité du travail élaboré de son St Jean Baptiste, avant décapitation et amputation ..
2. sur la confusion entre art « contemporain » et « conceptuel » :
L’art conceptuel est circonscrit aux années 60 … voire 70, et a bcp à voir avec Mallarmé, la poésie de Roussel, Duchamp pour la filiation « plasticienne ». C’est le refus du « rétinien », l’utilisation du langage comme substitut à l’image. Art de l’image mentale, dans une économie formelle extrême. Et il y a plutôt assez peu d’artistes conceptuels aujourd’hui .
D’ailleurs si l’on suis jusqu’au bout Hegel, par ex, l’art ne pourrait être aujourd’hui que le « conceptuel ». En ce sens Duchamp est (malgré lui) le plus hégélien des artistes, en anticipant ce basculement du rétinien au concept.
Dans le « contemporain » on trouve aussi bien des peintres réalistes, à la technique très poussée (G. Richter, L. Freud …), des pompiers (J. Koons) des minimalistes, des performers, des installeurs, … Il y en a pour tous les goûts.
3.
…