Iran : Rohani fait arrêter Ahmadinejad
8 janvier 2018 16:59, par Révolutionnaire khoméiniste( suite )
Mais hélas, de son côté Thierry Meyssan fait erreur en véhiculant l’impression qu’Ahmadinejad et sa fraction auraient le monopole de la dénonciation des politiques économiquement trop libérales économiquement et par ailleurs insuffisamment anti-impériales du gouvernement Rohani.
En réalité, les fers de lance de l’opposition à ce gouvernement sont les Pasdaran et les fractions politiques qui leurs sont proches, c’est à dire les principistes. Il suffit pour s’en rendre compte de suivre les derniers discours d’éminents penseurs et stratèges hezbollahis comme Ali Akbar Ra’efipour ou le docteur Hassan Abbassi, critiques à la fois de Rohani mais aussi, dans une moindre mesure et dans d’autres contextes, de Mahmoud Ahmadinejad.
Les médias dominants, quant à eux, intoxiqués par leurs propres mensonges, n’ont pas pensé un instant que les revendications de la jeunesse pour la liberté vestimentaire étaient portées avant, pendant et après sa présidence par Mahmoud Ahmadinejad.
Mr. Meyssan, en bon militant laïc, a semble-t-il du mal à concevoir qu’en Iran, les choses ne se passent pas exactement comme par exemple à Cuba, au sens où l’anti-impérialisme et l’anti-libéralisme n’y sont pas d’abord le fait des plus laïcs, mais au contraire des forces les plus opposées à la laïcité, c’est à dire celles qui défendent avec le plus de ferveur les principes théocratiques de la Révolution islamique.
Ainsi, contrairement à l’analyse de Mr. Meyssan, c’est précisément Rohani et sa fraction modérée, ainsi que leurs alliés réformistes, partisans de négotiations avec les Etats-Unis, qui représentent aujourd’hui les porte paroles à l’intérieur du système d’un relatif laxisme vestimentaire et libertarisme sociétal en général.
A l’inverse, les forces les plus anti-impériales, les plus critiques de tout dialogue avec Washington et Bruxelles, à l’instar du Guide Suprême, des Pasdaran ou des principistes comme Ebrahim Ra’isi, sont les plus fermes partisans du maintien du code vestimentaire islamique.
Quant à Ahmadinejad, il n’a pas exactement porté les revendications libertaires contre la modestie vestimentaire en public, mais s’est plutôt montré assez indifférent à la question, les priorités se situant ailleurs pour lui.