Pas de regime change à Téhéran
8 janvier 2018 16:15, par SEZEIl y a un point que l’Occident en général et l’administration américaine en particulier ont du mal à saisir : l’Iran est un pays foncièrement différent de ses voisins. Il s’agit d’une vieille entité politique où s’exerce depuis la plus haute antiquité un véritable pouvoir souverain. Certes, depuis la chute de la monarchie en 1979 et la mort de son dernier empereur (le dernier Shah), l’Iran est dirigé par un Etat théocratique. Mais ce changement pour profond qu’il fût, n’a pas bouleversé les bases historiques. Au fond, de l’empire à la république islamique, il y persiste une rationalité collective avec ses caractéristique propres et une notion très concrète de l’intérêt national. Henri Massé disait qu’à l’époque où nos ancêtres les Gaulois courraient en petite tenue dans les grottes, la Perse disposait d’une véritable structure politico-administrative. Alors, ne parlons pas de l’Amérique du nord : il n’est pas difficile de comprendre ce qu’un iranien pense des gesticulations d’un Trumpe. Un dernier point sur ce dernier : autant je comprends l’analyse d’Alain Soral sur la position délicate du Président américain qui doit faire face à l’Etat profond, autant je ne pourrai partager l’idée qui consiste à défendre tous les faits et gestes de Trumpe parce qu’il est sous pression de l’Etat profond. Le fait que Trumpe a bel et bien un programme nationaliste légitime et qu’il a pu tenir bon face à la candidate du système (H. Clinton), ne signifie pas pour autant qu’il a raison sur tous les points.