Disparition du violoniste de jazz Didier Lockwood
20 février 2018 17:58, par Douve OpaqueJ’étais persuadé qu’E&R en ferait un article.
J’étais même persuadé que la rédaction prendrait 2 ou 3 jours pour le faire.
En vérité, Didier Lockwood a tout fait :
Du classique pur et dur au jazz noir "bebop", du jazz manouche à la "fusion électrique" (ce qui implique le rock, le funk, jusqu’au zouk... que les sceptiques me contredise, il a même déjà fait intervenir un DJ scratcheur sur un de ses albums, et Dieu sait que ce n’est pas de la merde)
Ce mec aurait joué n’importe quoi avec n’importe qui, au plus haut niveau.
Je suis consterné par certains jugements dans les commentaires, à peu près autant que rassuré par la visible connaissance affutée de l’univers de Magma, groupe monolithique qui ne fera vraiment parler de lui qu’au siècle prochain, tant celui-ci est hanté par une obscurantiste ignorance.
Malheureusement, le décès de M. Lockwood n’aura fait "tilt" que pour moins d’1% des moins de 30 ans.
Il en avait 62, mais était aussi jeune dans ses yeux que dans ses jambes, dans ses doigts... Il enchainait les concerts explosifs et conceptions d’albums audacieux.
Il est mort subitement dans la nuit suivant sa dernière représentation.
Que faisiez vous en 1974 ?
Qui parmi vous, sera au top de son activité quelques heures avant un décès naturel ?
"Stop before you’re done", disait Miles Davis ;
Il est parti de la façon la plus belle qui soit, sans imposer à ses enfants d’assumer une mémoire incontinente.
Cette disparition devrait être une leçon pour ceux qui se croient suffisamment forts et intelligents pour émettre des appréciations négatives.
Didier Lockwood était un homme incroyablement humble et simple, il aurait été incapable de faire autre chose que de vous tirer vers le haut.
Tous mes hommages à ses proches.
À la vie, à la mort, et après...