Alain Soral adresse un message de soutien à Pedro Varela
8 mai 2018 16:29, par PelagiaAvec un ami nous avons pris la décision de faire un don, nous allons réunir ensemble lui et moi une petite somme pour faire un virement.
J’ai été une seule fois dans la librairie Europa, à Barcelone. C’était en janvier 2012. C’est que j’avais depuis longtemps un compte à régler avec cette librairie : cet article d’E & R commence par "Persécuté depuis 1996". Eh bien, à l’époque, j’habitais pas loin de Barcelone. Dès la rentrée 1995 (j’avais 20 ans) j’entrais pour la première fois dans les bancs de l’université : je m’étais inscrit à la "Facultad de Filosofía de la Universidad de Barcelona". Un jour, avec mes collègues de la fac de philo, je pénétrais dans la cafétéria de la fac et je voyais des draps blancs découpés et aménagés en une grande banderole accrochée sous les très hauts plafonds des couloirs. Écrit dessus : "No a la librería Europa, No al neonazi Pedro Varela". Surpris et interpellé par ces messages j’avais demandé à mes collègues de fac ce que tout cela voulait dire : "comment ça ? tu ne connais pas le néonazi Pedro Varela ? il a une librairie et il vend des livres de propagande nazie". Sur le coup je n’ai pas particulièrement réagi à cette réponse mais des années plus tard mes expériences personnelles allaient me faire comprendre que ce monsieur et moi sommes en réalité dans le même camp.
Lorsqu’en 2012 je me suis rendu dans la librairie pour aller voir Pedro Varela en personne, il y avait une vendeuse sur place mais pas Varela lui-même car il était absent, en vacances de Noël. Mais au moins je suis allé dans sa librairie avant la fermeture de 2016, ce qui me permet de partager mon expérience. Et qu’est-ce que cette librairie, au juste ? et bien c’est une librairie, tout simplement. On peut y acheter aussi bien "Les aventures de Tom Sayer" que "Le Journal d’Anne Frank", ou les écrits de Léon Degrelle, Primo Levi, David Duke, Claude Lanzmann ou Robert Faurisson. Bref, un espace de liberté où tous les discours (contradictoires soient-ils entre eux) sont parfaitement présents pour pouvoir offrir au lecteur une vision la plus objective possible du monde dans lequel nous vivons. Bien sûr, la Seconde Guerre mondiale et la Chouiah sont le sujet de spécialisation de la maison, comme cela est bien connu, mais ailleurs, dans les autres librairies d’Espagne et d’Europe, les ouvrages à disposition sont forcément retenus ou écartés dans le but de produire un discours biaisé qui court-circuite le débat sur la légitimité de la communauté de lumière...