Le capital et le travailleur – Entretien avec Serge Ayoub
12 juillet 2018 01:48, par RolandEn pratique, c’est bien la volonté de puissance, individuelle ou collective, qui crée le progrès. Il faut accepter cela, tous les hommes ne sont pas égaux en volonté, et les hommes de volonté ont le devoir de guider les hommes de moindre volonté, et ceux-ci ont le devoir de se mettre aux ordres de ceux-là.
Il ne s’agit pas d’une vision binaire (les dominants contre les dominés), mais hiérarchique, où chaque individu est à la fois le dominant et le dominé selon sa place. Ce n’est pas non plus un avilissement, mais un pacte gagnant-gagnant.
La récompense du dominant est la puissance : par la reconnaissance, les privilèges en nature ou en espèce.
La récompense du dominé est la jouissance : par le progrès, sans engager sa responsabilité (transféré au dominant).
L’homme libre, ni dominant, ni dominé ? Celui qui subvient à ses propres besoins est hors jeu, et ne peut jouir d’aucun des avantages du dominant ou du dominé : c’est le prix de sa liberté.
La confusion intervient entre 2 concepts bien connus ici : dominants/dominés, qui est une description, et actifs/parasites, qui est un jugement.
La société idéale étant constituée uniquement de dominants et dominés actifs, qui mettent en place le progrès, les uns par leur volonté créatrice, les autres en tant que producteurs aux ordres. Il faut garantir leur récompense respective : la puissance et la jouissance.
La société actuelle étant composée également de dominants et dominés parasites, qui sapent le projet de progrès, les uns par leur volonté destructrice, les autres en tant que consommateurs improductifs. Ils faut les priver de la récompense qu’ils n’ont pas méritée.
Le capital, selon sa nature et son origine, est créateur ou destructeur, et s’oppose ou non au travail.