Hôpital psychiatrique, soignants au bord de la crise de nerfs
15 juillet 2018 11:42, par raspouJ’ai été hospitalisé à Janet à Equinoxe au service ado il y a maintenant 8 ans et bien quelle dégradation : j’y étais restée environ trois mois vers mes quinze ans et je me sentais pas dans un hôpital ; c’était une sorte de résidence pour 15/20 ados max mixtes ; plein de couleurs ; une chambre par personne attitré pour toute la durée du séjour ; pas de portable mais tu pouvais appeler ou bien on pouvait t’appeler le soir de façon raisonnable et tu pouvais recevoir des courriers ; pas de blouse blanche ; les repas pris ensemble dans une salle à manger où l’on mettait nous-même la table et débarrassait ; la journée composée de plusieurs temps par exemple il y avait une salle vidéo avec des canapés, on fermait les stores et on regardait des films qui faisait réfléchir avec la psy comme le film Juno qui est génial et la psy mettait en pause le film régulièrement pour qu’on parle de comment Juno se sentait par rapport aux événements qui lui arrivait.
Et surtout ça faisait tellement de bien de se retrouver avec d’autres ados qui avaient tous subis des horreurs qui les avaient détruits, on se comprenait : il y avait une boulimique, presque tous je crois on avait fait des tentatives de suicide (pas parce qu’on voulait mourir ; à 90% c’était pour appeler à l’aide car il y avait des choses qu’on avait subi et qu’on arrivait pas à dire), des abus sexuels, des parents maltraitants etc donc beaucoup de dépressifs avec des troubles genre bipolaire mais il me semble d’après mes souvenirs qu’il n’y avait pas de cas hyper lourds genre schyzo, je crois qu’on était tous potentiellement "guérissables" si on peut dire.
Bien sûr il y avait des médicaments mais ça n’était qu’une partie du traitement entres les rdv psy et les autres activités et surtout sur ces trois mois d’hospitalisations, après deux mois, j’ai repris les cours à Fécamp et je rentrais à Equinoxe au Havre après les cours ; c’était progressif et accompagné et ça marchais sur la confiance, pas de contrôle à tout va pour voir si tu as fumé ou bu.
Pareil, il me semble qu’à l’époque les urgences psy ados étaient séparées des urgences psys adultes, en tout cas je me souviens qu’il n’y avait pas de malades adultes dans ces urgences.
Bref, tout ça pour dire que ça à l’air de s’être grandement dégradé car pour un ado c’était vraiment un endroit idéal pour se ressourcer, parler, mettre des mots sur le mal-être, se soigner et essayer de s’en sortir avec du personnel top et des conditions idéales