Antoine Martin – Le pape François croit-il à l’existence de l’Enfer ?
14 août 2018 03:09, par IferComprendre l’Enfer différemment n’est pas nécessairement nier sa réalité. (Ne parlons pas du pape pour qui je n’ai pas grand estime).
J’imagine à quel point c’est difficile pour certains de se détacher de cette représentation très grossière et littérale d’un four éternel, la fameuse "Géhenne", où les âmes ressentiraient éternellement une sensation comparable à celle d’une brûlure corporelle... quand on nous assène cette image depuis notre enfance, et depuis tant de générations...
Jesus ne parlait il pas en parabole, en image ? L’être humain a besoin de se représenter, puis de comprendre. Il a besoin de comprendre par l’expérience douloureuse de l’exercice de sa liberté, et il a besoin de se repentir.
Si on considère l’existence des êtres humains à travers l’histoire de l’humanité, elles ont été, pour beaucoup, à proprement parler, un enfer.
Quoi ? Que peut il y avoir de pire qu’une existence entière sans Dieu, faite que de souffrances en tous genres (je fais appel à votre imagination, ou allumez juste quelques minutes la télévision), de manques, de regrets, de mensonges, des pires injustices, des pires manipulations, sans amour, sans espoir, dans le péché jusqu’à la moelle ? Et tout ça pour quoi ? pour finalement mourir, comme tout le monde, être jugé... et recommencer ?
Oui, je sais que l’orthodoxie catholique n’envisage pas la possibilité d’existences multiples des âmes, mais ce n’est ni en contradiction avec l’Ecriture (si on se donne la peine de sortir des sentiers battus en terme d’interprétation), ni complètement insensé.
Un cycle éternel qui enfermerait les âmes dans une dimension spatio-temporelle rongée par le mal, où chaque acte de l’existence serait rétribué tôt ou tard à son auteur, et ce même si celui ci n’en a pas conscience. Une existence consumée par la flamme du désir jamais assouvi. Connaître malgré soi toutes les étapes de "l’évolution" de l’humanité jusqu’à son retour à la case départ, c’est à dire l’homme des cavernes, et ce par un processus d’autodestruction. Et tout cela en risquant de perdre son âme, ce qui fait de soi un humain sensible et pas uniquement un esprit errant. Ne serait ce pas cela l’enfer ? N’aurions nous pas besoin d’une miséricorde toute particulière, que le Père de bonté nous tende la main, pour nous sortir de ce cycle infernal ?
Je ne sais pas s’il existe d’autres dimensions spirituelles où les âmes errent en dehors de leur corps. Mais je crois que même dans l’enfer dans lequel nous nous trouvons, Dieu sauve.