L’Iran et l’Irak abandonnent le dollar pour leurs échanges commerciaux bilatéraux
3 septembre 2018 16:52, par nicolasjaissonIl était question d’une alternative au système de paiements internationaux SWIFT sino-russe. Le prjet est en mode sous-marin depuis pas mal de temps, tout comme les systèmes bancaires régissant les activités de marché des banques. Idem pour les monnaies cryptées qui se sont toutes évaporées dans la nature, tant en Russie qu’en Chine. Ces deux pays passaient pourtant pour des leaders potentiels dans leur normalisation et leur application à grande échelle. Qu’un oligarque russe est transformé une usine métallurgique désaffectée en ferme de production de Bitcoins ne change rien à l’affaire. D’ailleurs la police russe vient de mettre la main sur les distributeurs automatiques de Bitcoin, tandis que dans le Sichuan les dernières inondations ont eu raison des start-up cryptées installées dans d’anciennes fermes. La liste est longe des opportunités ratées par ces deux pays en matière d’adoption de moyens de paiement alternatifs censés faire pièce au dollar. Il n’y pas jusqu’à la dernière carte de paiement MIR à s’inscrire au livre des records des bévues gouvernementales qui réglementent sévèrement les échanges de monnaie virtuelle entre cartes personnelles. On est socialiste ou on ne l’est pas. En attendant, le citoyen de base ne mérite toujours pas qu’on lui fasse confiance même pour échanger quelques roubles sous format électronique. Alors le rouble-or vous pouvez toujours attendre, sauf dans le cadre d’accords de paiement inter-étatiques contraires au développement normal d’une économie privée requérant a priori une certaine liberté d’action de la part des acteurs économiques. Quant à la Turquie, elle décroche le gros lot avec les voyages d’Erdogan chez Mme Merkel réclamant un bail-in ou en Euros, s’il-vous-plaît. Et pas n’importe lesquels, Erdogan veut des Euros teutoniques ou rien. Il est même prêt à relancer le pipeline Nabucco acheminant le pétrole Azeri depuis la Caspienne jusqu’aux Balkans en le connectant au système de distribution israélien, soit précisément le plan que la Russie souhaitait éviter avec la construction du South Stream qui devait être remplacé par le Turkish Stream grâce à Poutine. Face à ce méli mélo permanent de projets contradictoires, on ne peut que s’interroger sur le bien fondé de la nouvelle gouvernance monétaire eurasienne, surtout quand l’endettement des entreprises chinoises en dollars bat tous les cords, et que la Chine fait rembourser ses investissements dans les pays de la route de la soie dans la monnaie de l’ennemi.