1978 : Bernard Pivot invite le "collabo" Lucien Combelle dans Apostrophes
8 septembre 2018 16:20, par A human of ZinJe commente en n’ayant visionné que les 50 premières minutes de l’Apostrophe de 1978 (vie de famille !)
J’avais 7 ans quand l’émission a été enregistrée. Mes parents ne regardaient pas Apostrophe. Mais je me rappelle que la télé n’était pas encore une machine à déglinguer le cerveau, cliver les publics et placer des marques.
Elle était encore un liant culturel, qui unissait les gens qui pouvaient le lendemain discuter de ce qu’ils avaient vu, en donnant à tous des repères partagés, qu’on les juges "bons" ou "mauvais".
C’est le seul avantage de la télé pour une société qui en dispose, en plus d’être épisodiquement un vecteur de contenus édifiants.
Je n’en ai plus. J’écoute Francis Raël sur la radio de service public.
Bref. La civilité, si ce n’est la courtoisie, qui règne sur le plateau entre "méchants" et "gentils" est inimaginable aujourd’hui ; Pivot n’a besoin que de lever un peu les mains pour que chacun puisse s’exprimer. Le téléspectateur est vraiment respecté.
Le témoignage de Combelle est puissant (même s’il est assassiné ailleurs dans les commentaires), autant qu’Amouroux qui resitue les contextes, prend parti certes (la responsabilité des intellectuels), mais laisse après tout les gens se faire leur idée. Aujourd’hui, c’est injection à haute dose de moraline pour "bien penser".
Je pense que les gens protégés par la pax romana des IIIe-IVe, qui assistaient à la lente agonie de l’empire romain, ont peut-être éprouvé des sentiments similaires aux miens (en regardant leur montre à quartz).