Oliver Bullough, organisateur du Kleptocracy Tour à la City : "Les riches écrivent leurs lois"
19 septembre 2018 10:28, par sevEnième livre sur un sujet central : la pléonexie (mot utilisé par Dany-Robert Dufour). Etat maladif, compulsion pour le "toujours plus" et qui caractérise tous les obsédés modernes de l’accumulation, en l’occurrence, de l’argent sous forme d’avoirs numériques dont les sommes sont déplacées à la nano seconde à travers le globe dans l’unique objectif de produire des "bascules" d’intérêts supplémentaires.
Il n’y a pas de limite dans un monde qui vend au vulgum pecus de l’illimité dans tous les domaines sans lui permettre d’entrer dans ce club virtuel du Moneyland.
Malheureusement, aucun livre n’arrêtera le phénomène. Atteint d’une sorte de lassitude mâtinée d’impuissance, l’homme ordinaire, affligé par un travail qui n’est rien d’autre qu’une fonction dans l’énorme dispositif de rente illimitée, lit parfois ces ouvrages qui lui expliquent comment et pourquoi il est aliéné aussi crument que les esclaves enchaînés d’antan. Pourtant, il retourne à son labeur, l’air désabusé et supporte son aliénation soit sous forme de cynisme soit par l’oubli, évitement qui le renvoie en boucle à son éternelle soumission.
Pourtant, nombreux sont ceux qui ont compris comment faire cesser cette monstrueuse machine à aliéner la planète entière, mais... pour cela il faudra cesser d’être soi-même un minuscule jouisseur de la vacuité offerte aux masses sous forme de divertissement sans fin. Changer de comportement, briser les réflexes habituels, sortir de la compulsion consommatrice perpétuelle, accepter enfin de vivre avec le vide ontologique propre à la nature humaine moderne dont le symptôme se manifeste par une perte totale d’ancrage à la fois terrestre et spirituel.
Une civilisation ne peut survivre sans fondement religieux. La destruction du christianisme, de l’islam actuellement n’ont fait place ni au judaïsme authentique ni à l’orientalisme d’un bien-être de bobo urbain paumé. Il a permis l’invention d’un syncrétisme religieux totalement mortifère à terme, un patchwork destructeur fait de consommation sans fin, de divertissement crétinisant, d’agitation perpétuelle, de performance stérile, d’aliénation pérenne à un "moi" tyrannique totalement régressif et violent.
Ce syncrétisme religieux exclusivement terrestre, matérialiste et auto-destructeur est l’arme fatale déployée par les zélateurs du Moneyland qui ne sont rien d’autre que les "élus" des démocraties occidentales malades et en phase finale. L’ère du kali yuga est en cours...