Charles Gave : "Souveraineté ou technocratie, il va falloir régler cette crise"
26 septembre 2018 16:56, par nicolasjaissonLa Chine et la Russie sont des pays pleinement souverains et pourtant dominés par leur technocratie. Le pouvoir économique et politique est concentré entre les mains d’une poignée d’oligarques et de politiques sans contrepoids réel du côté des "corps intermédiaires" soumis à la volonté générale de ses membres et donc de l’Etat qui les représente par définition. On l’a constaté une nouvelle fois lors du débat sur la réforme des retraites en Russie, où la technocratie n’admettait d’autre point de vue que celui de ses feuilles Excel et de ses modèles économétriques. Peu importe que les fonds monétaires et la trésorerie des grandes entreprises accumulent des profits gigantesques, ni que les oligarques sortent tout leur fric du pays (c’est moins vrai maintenant, mais à cause des réglementations étrangères), l’important est de maintenir le citoyen la tête sous l’eau en réclamant des sacrifices "patriotiques" , en augmentant les taxes et en comprimant ses revenus. La Chine suit exactement la même voie avec l’instauration du crédit social dont la notation est déterminée en fonction du big data des caméras de surveillance intelligentes. la souveraineté ne se détermine qu’en fonction des capacités de l’Etat souverain à tout contrôler et à tout régenter, dusse le peuple en crever. Car les investissements se déterminent en fonction des objectifs macro, pas du bien -être de la population qui est scarifiée à la volonté de puissance de technocrates décidant d’arroser l’économie où bon leur semble, et non de permettre un développement organique décompressé de l’économie privée. Ainsi la Russie végète sous la pression technocratique, tandis que la Chine se demande avec angoisse comment investir son trésor de guerre sans être taxé de colonialisme réinventé par les colonisés d’hier. CG est lui-même un adepte du libéralisme monétariste libéral qui considère la monnaie crédit comme le moyen par excellence de diriger l’économie et partant la création de valeur canalisée par la bureaucratie doublé de son attirail d’ingénierie sociale. Il faudrait que ces gens considèrent le sujet de la création de valeur à l’endroit, à savoir que la monnaie n’est que la contrepartie de la valeur produite et non la valeur elle-même qu’il suffirait d’investir pour voir surgir des paradis de prospérité. Les villes fantômes chinoises et les infrastructures inutilisées faute de demande économique sont là pour illustrer cette fausse conception de la création de valeur.