Une lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets jaunes
24 novembre 2018 23:54, par A human of ZinC’est la première fois que je lis Michéa (il était sur une liste mentale des "auteurs à lire un jour", sans plus).
Et il a réussi, en un seul billet, à rédiger les 3/4 des simples faits basiques que j’attends, depuis au moins 10 ans, de lire dans la presse grand public (si je l’achetais encore) ou d’être prononcé sur des médias grand publics (j’écoute encore Radio France, comme une souris écoute un chat).
Et pourtant, ça n’écorcherait la bouche à personne, y compris à nos choisis (nos élus), de le dire.
Exemple :
"[...] le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres [...]".
Bref. Très bon partage, merci E&R.
J’aime aussi le fait qu’il rappelle ce phénomène historique que, quand elle ne vient pas de Paris même, la rébellion arrive souvent (toujours ?) du Sud.
J’ajoute que ce dernier, et spécialement le grand Sud-Est, a régulièrement 10 ans d’avance sur les options politiques qui vont s’offrir au pays en général (pour les périodes récentes : voir l’histoire du FN).
Si ce post passe la barre, bonjour spécial aux gilets jaunes de Cadenet. Je me suis senti un putain de court moment en famille, en Opel Corsa 1999 sur mon trajet de prolo ; alors que "Nuit debout" (autre très bonne fulgurance de Michéa) ne m’avait pas intéressé un seul instant et que j’ai très bien dormi pendant que Frédéric Lordon pérorait.