"Collabo !" : des journalistes de BFM TV et de CNews chassés par des Gilets jaunes à Toulouse
26 novembre 2018 08:52, par Etre et durerHier, je me suis rendu au point de blocage de ma commune dans l’Hérault pour apporter des victuailles au GJ et échanger avec eux sur leur motivations.
J’ai été agréablement surpris par le profil des gens présents et par les propos tenus. Autant dire que la majorité n’était pas franchement sur la ligne de LFI dans cette commune qui est pourtant un fief historique du PC.
Le premier sujet qui est venu spontanément sur le tapis concernait le Pacte de Marrakech que la France va signer en décembre. Les migrants sont clairement perçus comme l’armée d’occupation du Grand Capital et j’ai reconnu en filigrane nombre d’analyses relayées par E&R sur des sujets divers : éducation, PMA-GPA, historiographie coloniale, union de la droite des valeurs et de la gauche du travail, diktat de l’UE, sortie de l’euro...
Initialement plutôt sceptique sur ce mouvement, qui pour moi me semblait rassembler des gens uniquement désireux de remplir un peu plus leur caddie, je suis convaincu maintenant qu’il s’agit d’un mouvement pré-insurrectionnel. Personne n’a tiqué quand j’ai ai dit que j’attendais pour ma part un 6 février 1934. Au contraire, les gens sont unanimement persuadés que c’est ce qu’il faudra faire tôt ou tard. Tous sont convaincus de l’imminence d’une déflagration politico-sociale majeure et semblent tenir pour acquis que la classe politique dans son ensemble est acquise à la cause des marchés.
Si l’échantillon rencontré est peu représentatif, il est en tous cas fortement politisé au sens premier du terme. Pour ma part, je trouve que ce qui se passe avec ce mouvement est réconfortant : le pays réel sort de sa léthargie, les gens se mobilisent, s’entraident, échangent, dialoguent, fraternisent et formules des revendications qui vont bien au-delà du simple pouvoir d’achat. La classe politico-médiatique et les syndicats, totalement discrédités par 40 ans de sociale-traitrise ont du souci à se faire car on n’arrête pas un peuple qui marche vers l’émancipation. Et si d’aventure le mouvement devait s’essouffler, le feu de la révolte continuera à couver car le peuple de France a pris conscience de lui-même, au delà des clivages partisans, des lignes de fractures et des divergences idéologiques.
Je suis certain que le travail de fond entrepris par AS depuis plus de 10 ans à largement contribué à cet éveil des consciences. Je ne partage pas toutes les analyses de la rédaction mais l’honnêteté commande de lui rendre grâce d’avoir inlassablement poursuivi son combat.