Jean-Michel Vernochet : "Les classes populaires sont les victimes de Mai 68"
9 décembre 2018 19:36, par MivilleLe malentendu initial est le concept de grande révolution prolétarienne russe de 1917 : ce fut dans tous ses aspects un coup d’état militaire plus élitiste, plus autoritaire et plus anti-populaire que la plupart des coups d’état officiellement classés comme fascistes ou conservateurs ayant eu lieu par la suite, et où le peuple fut invité le plus exclusivement à ne faire qu’obéir aveuglément. Même le coup d’état mi-fasciste mi-conservateur chilien de 1973 dirigé par le général Pinochet, dont le caractère dictatorial abject est patent, se fit avec les applaudissements et la collaboration empressée de beaucoup plus de concours de peuple en pourcentage que n’en disposa et le régime Allende (35,6% de voix, pour la plupart peu enthousiastes, par refus de la droite de s’entendre pour un deuxième tour) et toute l’épopée révolutionnaire russe (ce d’un bout à l’autre de ce régime de droite impérialiste pro-américaine).
Le fait est aussi que le prolétariat français, de son côté, fut alors amené à croire au caractère authentique de cette révolution russe au point de croire manifester et défiler dans son sillage : le but de l’élite communiste qui veillait à la marche de cette marche était de l’amener par-delà la porte sans retour de l’empire soviétique qui devait s’étendre par étapes sur l’Europe pour mettre fin une fois pour toutes à l’esprit critique et créatif européen à la grande satisfaction des places-fortes financières anglo-saxonnes dont les pays garderaient seuls un fonctionnement démocratique limité.
Oui tout le long de cette longue marche que les ouvriers européens omirent par prudence de mener jusqu’au bout il y eut des conquêtes sociales de plus en plus spectaculaires, mais elles étaient achetées à crédit auprès des organisateurs de la marche, c’était autant de karma encouru de sujétion envers les forces communautaires qui voyant que le troupeau était plus craintif et plus futé que prévu proclamèrent leurs adieux au prolétariat et redirigèrent la longue marche vers l’empire Anglo-sioniste.
Il n’y a nullement à se bercer de nostalgie pour la glorieuse époque que Sartre fit durer au nom du slogan de ne pas désespérer Billancourt, il y a à s’en repentir et à comprendre que c’est Maurras qui aurait dû inspirer le peuple laborieux en tant qu’idéologue. Une immense part du karma du peuple de France vient de là : Marx encula Hitler sans doute mais une victoire par enculade est toujours une victoire du mal.