Gilets jaunes / Colère des peuples : Ce que le GEAB annonçait en juin 2016
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La colère des peuples à laquelle nous assistons est celle de populations affolées, telles des rats enfermés dans une cage sur laquelle se déverseraient feu et flammes. Ces rats pourraient agir et organiser leur survie s’ils étaient en dehors de la cage, mais plus ils s’affolent, plus on resserre les barreaux de leur cage et on place des geôliers musclés à la porte (car il y a bien une porte).
Les tendances au durcissement politique sont à l’œuvre, de nature purement réactionnelle et non volontaire de la part des dirigeants du monde. Mais les mêmes, en tous cas les plus intelligents d’entre eux, savent que ce durcissement ne sera que transitoire. Et si, pour le moment, les citoyens nationaux sont perçus comme des empêcheurs de régler les problèmes transnationaux, justifiant actuellement d’être contournés, l’instabilité sociale qui en résulte va coûter cher à calmer par la force.
Mettre la démocratie transnationale à l’agenda du G20
Cette année, le G20 aura lieu à Hangzou en Chine et il pourrait bien être un G20 historique. Les Chinois tentent en effet d’instituer le G20 comme la plate-forme politique d’une gouvernance mondiale qui n’est pas à réformer mais bien à inventer. Cette plate-forme, si elle ne veut pas que ses décisions restent du pur baratin, a besoin de se doter d’un secrétariat de mise en œuvre de ses décisions. La création d’un tel secrétariat devrait être annoncée en septembre prochain. Mais au-delà de cela, l’enjeu est bien celui d’arrimer les instances de la gouvernance mondiale qui actuellement flottent et s’entrechoquent même souvent. Pas de problème : l’OMC peut devenir le « Ministère du Commerce mondial » agissant sous l’autorité du G20, le FMI deviendrait le « Ministère des Finances mondial », l’ONU l’instance de législation, etc. Les Chinois devraient proposer un plan sur 5 ans de l’organisation d’une gouvernance mondiale appuyée sur le G20, organe politique actuellement le plus légitime et le plus représentatif au niveau mondial. Pour plus de détails, notre équipe conseille vivement à ses lecteurs de prendre le temps de lire cet article extraordinaire « Le sommet qui changera le G20 » de He Yafei, ancien vice-ministre des Affaires étrangères et ancien directeur adjoint du Bureau des affaires des Chinois d’outre-mer relevant du Conseil des affaires d’État.[3]