Pierre Jovanovic sur les Gilets jaunes et la loi du 3 janvier 1973
7 janvier 2019 22:26, par nicolasjaissonCa fait toujours son effet de prétendre que la banque de France pourra financer les dépenses de l’Etat comme les banques d’investissement achètent actuellement les OAT avec un taux d’intérêt à payer par l’Etat. Il faut tout de même rappeler qu’avant la loi de 1973, l’Etat ne pouvait pas faire financer ses dépenses courantes par la planche à billets pour des raisons inflationnistes évidentes liées à la monétisation des dépenses par un chèque de la banque centrale à l’Etat. L’Etat devait sévèrement encadrer ses dépenses et avoir recours à la monnaie banque centrale seulement en cas de financement d’investissements dont le retour économique annulait la monnaie créée par la BdF. Lorsque Mitterrand a commencé à enfreindre cette règle en gonflant les déficits sous prétexte de relance par la consommation, il a a dû se résoudre à dévaluer rapidement le Franc.La monnaie de marché par contre n’est pas inflationniste car c’est la dette de marché qui rembourse la dette plus les intérêts, ce qui permet aux ministres d’augmenter indéfiniment leurs dépenses moyennant le respect de certains ratios de remboursement. Par ailleurs la France paie des taux très bas voire négatifs pour financer n’importe quoi. Et c’est là que se trouve la véritable escroquerie, parce que les ministres s’imaginent qu’ils peuvent dépenser à volonté tant que les banques acceptent de payer pour des motifs qui sont plus politiques qu’économiques, si l’on tient compte de la situation économique désastreuse du pays. Le retour au financement par la BdF passera donc par un contrôle strict des dépenses. Plus question de faire des folies avec le budget de l’Education nationale, la formation professionnelle, l’énergie, la Secu, etc. Une réduction drastique de dépenses publiques s’imposera forcément pour mettre fin à la gabegie, non financée par la planche à billets, comme le prétend à tort Jovanovic, mais par l’émission de titres obligataires. La différence est de taille, car dans le premier cas c’est de la monnaie injectée dans le monde réel sans contrepartie monétaire, alors que dans le second c’est de la monnaie de marché qui sera remboursée par de la monnaie de marché (obligataire) donc non inflationniste. Voir ce qui est arrivé à ce sujet lors des crises financières dans d’autres pays interdits d’accès au marché qui ont connu une inflation stratosphérique, car obligés de financer leurs dépenses par l’emission de monnaie fiduciaire jusqu’à ce qu’ils maîtrisent leurs dépenses.