L’évolutionnisme en question – Conférence de Claude Timmerman et Dominique Tassot à Grenoble
24 janvier 2019 15:23, par SPQGEt c’est reparti pour un tour : l’opposition entre darwinistes et créationnistes, opposition qui n’est en fait que (ou qu’une des) l’expression de l’incompatibilité apparente entre sciences et religions, "l’étendard de la laïcité" contre "l’obscurantisme religieux" et dont l’évolution est le champ de bataille global symptomatique, et "l’homme descend du singe" son expression la plus sensible, la plus sacrée et intouchable.
Cette dangereuse opposition n’a pas lieu d’être, les deux "camps" pouvant a minima exister l’un et l’autre en bonne intelligence, comme dans l’antiquité la physique faisait bon ménage avec la métaphysique. En effet, comme l’écrivait Galilée "la théologie explique comment on va au Ciel et la science, comment va le ciel".
Ces deux camps peuvent même s’harmoniser, se nourrir l’un de l’autre, bref, se réconcilier. Dans ce sens la pensée de Lamarck est riche en enseignements : on peut très bien admettre que Dieu n’a pas créé chaque être tel quel, ceci illustrant une vision fixiste de la cosmogonie du vivant, mais plutôt qu’Il a créé l’étincelle de la vie et que celle-ci subséquemment a suivi son cours, soit dans une logique transformiste, soit évolutionniste.
Déjà il faudrait savoir que quoi l’on parle. Darwinisme ? C’est une vieille lune et contrairement aux idées reçues Darwin n’était ni finaliste, ni essentialiste, ce quiproquo étant dû chez nous aux traduction erronées autant qu’orientées de son œuvre majeure. Finalisme et essentialisme sont antérieurs à la pensée de Darwin.
Quitte à le critiquer autant le faire sur ses idées réelles et non pas supposées.
Ceci étant dit il faudrait quand même considérer le fait que le darwinisme est dépassé et que l’on se base désormais sur le néodarwinisme ou théorie synthétique de l’évolution (travaux de Darwin + lois de Mendel + connaissance de la génétique depuis Watson et Crick), celle-ci enrichie des travaux par exemple de Gould ou Kimura.
Et pour finir ce bref aperçu, l’affirmation "l’homme descend du singe" est d’une stupidité sans fond. S’il peut y avoir sujets de discordes et de débats il faudrait le déplacer sur le terrain consensuel actuel : "l’homme et le singe ont un même ancêtre commun, le DAC".