Castaner veut des poursuites contre Éric Drouet, qui porte plainte contre le ministre
1er février 2019 02:46, par Francois DesvignesL’acte symbolique du dépôt de plainte contre le ministre est en soi un triomphe.
C’est un acte sacrilège qui blesse mortellement le pouvoir.
il y aura un "avant" et un "après" la plainte.
La plainte est utilisée comme un contre pouvoir, une sorte de RIC indiividuel.
Elle fait changer la peur de camp, met l’accusateur dans la position de l’accusé, elle accuse la république.
Cette mise en accusation de la République est inédite et mortelle :
il n’y a pas de précédent
il n’y a pas de parade
Elle immunise le "délinquant politique" à la fois pour une question de fond et de procédure :
sur la procédure, on ne peut juger Drouet avant d’avoir instruit la plainte contre Castaner car si la plainte est calomnieuse alors le délit de Drouet est impossible.Normalement on fait l’inverse : on fait prononcer la relaxe de Drouet au fond, ce qui rend la plainte contre Castaner recevable. Mais cela c’est pour les procédures de droit commun, pas pour la (nouvelle) délinquance politique. Pour les délits politiques, Drouet peut dire : je ne serais coupable que si Castaner est innocent.
et sur le fond, si la justice aux ordres dit que le diable Castaner est un saint, elle ne pourra jamais plus dire que Drouet est le diable. En effet, si Castaner n’est pas un saint, la Justice qui le prétend néanmoins, ne peut rien faire d’autre pour accréditer son mensonge, que de dire que Drouet n’est pas pour autant le diable.
Le résultat des courses est connu : le noeud gordien de la répression ne sera plus tranché que par le glaive et le sang, les prélliminares judiciaires n’étant de ce point de vue, que des exercices de diplomatie d’avant-guerre, donc de pré-guerre.