L’homme : un dieu ou une bête ? – Conférence d’Antoine Martin à Genève
8 février 2019 18:11, par ac
Aldous Huxley avait l’habitude de dire que le problème fondamental de l’homme est la recherche de la grâce. Ce mot, qu’il utilisait dans le sens du Nouveau Testament, il l’explique par ailleurs en ses propres termes : il soutient, comme Walt Whitman, qu’il y a dans la communication et le comportement des animaux une naïveté, une simplicité, que l’homme a perdues. Son comportement à lui est dévoyé par la tromperie -par l’auto-tromperie, même-, par le but et par la conscience de "soi". Selon Huxley, l’homme aurait perdu la "grâce" que seulement les animaux ont conservée.
En fonction de cette opposition, il disait que Dieu doit être plus près de l’animal que de l’homme, car idéalement il est incapable de tromperie et libre de toute confusion intérieure. Sur l’échelle des êtres vivants, l’homme est ainsi privé de sa place centrale, puisqu’il manque de cette grâce propre à l’animal et à Dieu.
Grégory Bateson. Vers une écologie de l’esprit.