La religion de la Dame : l’autre racine de l’Occident
21 février 2019 00:46, par KasskappBonjour, pressé de pouvoir lire l’article, je me permettrai quelques remarques, étant intéressé par mythes et symboles comme structurations sociales et forces échappant à l’analyse logique, et néanmoins surdéterminantes. M. Guyénot brille par les axes de réflexion et de compréhension qu’il ouvre, grâce aux croisements de sources et aux interprétations proposées. Il redonne des lettres de noblesse à la tradition universitaire de la thèse. Ma propre lecture de "l’Amour et l’Occident" m’amène pourtant à proposer une analyse différente ; du livre, du catharisme.
La foi chrétienne a développé le culte de la vierge, la mère, comme elle honore le Christ ; Dieu fait homme, lui ouvrant le royaume des cieux : concrètement, le salut existe dès la vie terrestre, ce qui validé la responsabilité de ses actes et le libre arbitre, c’est ainsi un déni de la fatalité surfaite, porte vers le romantisme qui ne relève, en réalité, que du monde des symboles. De la même manière que le mythe ignoré, absent de l’art, s’exprime au quotidien, avec les dégâts prévisibles, l’idéal, ici ; la forme la plus profonde et mystérieuse de la vie humaine ; à savoir : l’amour peut se retrouver enfermé dans une image idéalisée. Valider des échecs et les dissimuler, en ayant recours à des affres sublimés est une démarche inversée et fallacieuse. Kierkegaard est ici symptomatique. Un mythe fondateur n’a rien moins besoin que d’un appui spirituel. La tension église contre "fois de mort" (un bien, une rétribution que seul l’au-delà autorise) désarme et dédouane à la fois. Le virtuel neutralisé le réel par une offre supérieure. La question n’est donc pas éludée et Denis de Rougemont a poussé très loin l’analyse. La forme, le code (thèmes, motifs et personnages repris par les troubadours) ne peuvent être vus comme des allégories de l’amour, si elle répondent à une logique rituelle voire initiatique. Pour incertaine qu’elle apparaisse, cette éventualité n’en offre pas moins les signes de la vraisemblance. L’opportune réapparition des idéalisations jusqu’à la sanction matérialiste du XIXE tend à dévoiler un puissant mouvement à l’oeuvre : la tension dialectique peut survoler certaines failles essentielles ! Après tout, c’est une méthode d’échange de contribution plus qu’un infaillible calque scientifique. Si l’on se souvient que la division entre spécialités est entérinée au XIXe, on comprend que "l’étalon à été fondu" après le triomphe d’une vision du monde...une maison construite sur du sable s’enfonce