Les proches de Macron le décrivent "rincé, isolé, proche du burn-out"
4 avril 2019 10:03, par listenerLa fonction qu’il occupe est quasiment impossible à assumer. Car il y a deux hommes derrière cette fonction de "Président de la République", deux fonctions antinomiques. Le premier homme, c’est celui strictement dit, de "président" d’une collégialité artificiellement étendue à tous les citoyens, et égalitaire. On appelle cela "la République" depuis les gréco-romains. Symbole du principe égalitaire donc, où le président est le "primus inter pares", un citoyen distingué et c’est tout. Qui peut être et c’est plutôt mieux, médiocre, mais digne.
Le second homme - et c’est là la difficulté du métier - c’est le ... "Chef de l’Etat". Or qui dit "chef" dit hiérarchie et verticalité. La fonction de "chef" est antinomique de celle de "président". C’est aussi le gardien des secrets de l’Etat et des traités. Il plane au dessus de la République, ce que les romains avaient conceptualisé en confiant à côté des institutions républicaines, le pouvoir de dictature à un "imperator" censé gérer l’Etat de guerre.
Jouer ce double rôle pour un homme ne serait possible que si l’on distinguait bien les deux états également antinomiques d’une société : l’état de paix, où la république égalitaire et parlementaire peut se déployer éventuellement démocratiquement, et ... l’état de guerre, où il faut un chef. Et vite..
Or Macron s’est rattaché à l’idéologie du "Chef" d’abord parce que la Cinquième l’a promu au sein d’un régime caporaliste, mais surtout à travers la culture entrepreneuriale ! Les entrepreneurs sont eux en état de guerre dans la mesure où ils sont en état de concurrence et ils sont organisés aussi antinomiquement (le conseil d’administration collectif) et le chef d’entreprise (chef), mais la tendance nette est de faire prévaloir la hiérarchie et le chef.
Or Macron est piégé car plus il y a de concurrence, donc de la guerre partout, plus il y a de chefs, les entreprises en ayant de plus en plus besoin, justement, pour survivre. Or l’Europe aggrave la situation de concurrence, et le sentiment qu’on a besoin de chef. Donc Macron se trouve paradoxalement piégé par l’Europe et ses traités : il pourrait à la rigueur être un "président" d’un état pacifique et protecteur, mais un chef en guerre, non.
Croire que l’Europe c’est gentil, est une erreur. L’Europe, c’est justement l’état de guerre généralisée. C’est cela la Grande Illusion !
Nous n’avons pas l’homme qu’il nous faut et Macron creuse sa propre tombe et celle de son régime.