Comprendre les mécanismes monétaires à l’origine de la révolte des Gilets jaunes (Partie 2/3)
7 avril 2019 12:53, par RegfiBonjour, Je salue l’utilité de votre article, néanmoins j’ai quelques petits commentaires :
Sur « L’argent dette » : si la création monétaire est belle est bien une création ex nihilo pour son montant nominal, ça n’est pas le cas de l’intérêt qui est là en temps normal pour couvrir le risque de non remboursement et le service rendu.
Si l’emprunteur rembourse en bonne forme sont du, tout se déroule comme vous l’écrivez si bien. Dans le cas contraire, et on ne le dit pas assez, si l’emprunteur ne rembourse pas son crédit la banque doit se substituer en piochant directement dans son compte de résultat le nominal pour le faire disparaître (de l’actif de son bilan). En gros si tout se passe bien, la banque empoche les intérêts et si tout se passe mal elle perd le capital restant à rembourser moins les garanties. Ça c’était la banque d’hier sans « titrisation » qui prenait le risque avec vous jusqu’au bout, son fonctionnement peut être critiquable mais l’on restait dans une prise de risque « équilibrée » sur toute la durée du prêt. Le vrai scandale ne se situe pas ici selon moi, mais davantage dans les lignes qui suivent.
En effet la banque peut revendre (titrisation) la dette entre le moment ou l’emprunteur à des difficultés à rembourser et le nomment où il fera peut être défaut (Non Performing Loans) afin d’assainir son bilan. Ce mécanisme lui permet de ne pas supporter les conséquences du défaut sur l’emprunt quelle a octroyée. Ceci en jouant sur la fait quelle connaît bien mieux la qualité de sa dette que l’acheteur potentiel (dissymétrie de l’information). La banque à donc la possibilité de se dégager de l’engagement qu’elle à pris vis à vis de l’emprunteur.
Et probablement le pire dans toute cette histoire, c’est que le régulateur lui même encourage les banques à titriser les dettes pourries (NPL) quand leurs comptes ne sont pas suffisamment saints. Pour préserver la solidité du secteur nous dit on... L’exemple de la BCE avec les banques italiennes en 2018 explique pourquoi en 2017 les NPL faisaient peur à tout le monde avec 300Mds € d’encours et qu’en un an plus tard personne n’en parle. La réalité c’est que ce risque loin d’avoir disparu, est passé du bilan de la banque à vos produits d’épargne (Assurance vie...).