À l’ecoute du texte de Céline sur l’école, je frissonne. Je me revois sur les
bancs de l’école, avec le petit oiseau dans le ventre qui étouffe, se boursouffle, convulsionne et puis renaît avec la cloche.
Cette cloche qui sonne l’heure de la liberté, du jeu.
Je n’ai trouvé dans cette école qu’un véritable attrait : la camaraderie. Puis celle-là, qui avec les années s’étiole elle-même. Misérable jeunesse qui s’envole pour se perdre sur les rivages arides d’une mer de désolation : principes, calculs, coups tordus. Plus de contemplations. Mes camarades seront les petits soldats pleutres d’une machine infernale. Et moi, je remercie mon père... car je n’en suis pas. La lutte fut rude.
La pauvreté ne m’a pas fait reculer, et mon petit oiseau chante encore. Grâce au ciel.
Baudelaire : Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat ; l’homme qui chante, l’homme qui bénit, l’homme qui sacrifie et se sacrifie. Le reste est fait pour le fouet.