Alain Soral – Éditions, piège à cons
28 mai 2019 10:20, par sevLe long mais efficace travail d’abêtissement a commencé dans les années 70, donc peu de temps après l’inénarrable "mai 68" et ses hystériques petits réacs gauchistes de la régression totale.
Dans le lycée où j’avais échue, l’on me fit redoubler puis tripler parce que je n’étais pas assez bonne en "sciences" et mathématique, physique. Les maths n’étaient plus l’évier qui fuit et le bassin qui se remplit (avec les dessins qui allaient avec et qui aidaient considérablement à la compréhension) mais les "ensembles" abstraits. Une pédagogie totalement plate, conceptuellement incompréhensible.
J’ai donc été placée en classe... littéraire, catégorie qui était devenue celle des moins intelligents... dont je fus, d’après les "tests" psys de l’époque appliqués aux mauvais élèves.
Et cette "régression" catégorielle a sauvé mon petit cortex car c’est là, en littérature que j’ai été éblouie par la puissance des mots, le style en littérature et la métaphore sublime à la Vian, le génie d’un Hugo, la puissance scripturale et viscérale d’un Céline (qu’on étudiait encore !), l’analyse psychologique d’orfèvre d’un Proust. Plus proche de notre époque, dans la catégorie SF, un Pierre Bordage et un Catherine Dufour font preuve l’un et l’autre d’une qualité de style que l’on ne trouve plus dans les "best sellers" plein de vide qu’on répand partout dans les grandes librairies de l’industrie ratiboisante. Les G. Musso, A. Gavalda, V. Despentes, M. Levy et autre niaiseries écrites avec les pieds sont promus pour occuper le fameux temps de cerveaux, pour divertir... malheureusement, ça marche gravement... Et on ne parle même pas des Harry Potter ou des nuances de grey, véritable 50 nuances de vacuité...
Abêtir, crétiniser, transformer l’homo economicus en réflexe primaire de consomateur angoissé, prompt à se divertir jusqu’à la mort, c’est cela le programme du dressage mondial.