Libéralisme, économie politique, rôle de l’État : le débat Chouard/Gave
5 juin 2019 13:16, par dollycomebackSuite et fin
Sur l’égalité devant la liberté :
L’égalité, en principe, se définie négativement. L’égalité consiste à traiter différemment des personnes dans des situations objectivement différentes. Seul cet angle d’attaque permet de réaliser en réalité une égalité objective devant une règle générale et impersonnelle (une loi) d’individus soumis de manière hétérogène au règles naturelles. En effet, les règles naturelles ont parfois cette fâcheuse tendance à être particulière et personnelle !
Sur le tirage au sort :
Aristote souligne effectivement que l’association du tirage au sort et de l’élection dans certaines constitutions permet à l’élection de conserver un caractère républicain. En pratique dans l’histoire (en Grèce, à Venise,et actuellement dans les cours d’assises) le tirage au sort est utilisé pour émettre un jugement moral ou politique sur l’action d’un représentant ou d’un citoyen en disgrâce, objet de poursuites pénales.
Je n’ai jamais vu d’assemblée constituante tirée au sort, et m’est avis qu’on a pas fait plus révolutionnaire depuis le serment du jeu de paume. Les lois fondamentales d’un peuple semblent toujours se révélées sur des temps longs et leurs codifications juridiques dans un texte constitutionnel est un exercice pour le moins périlleux.
Néanmoins, l’élaboration par référendum de quelques règles au sommet de la hiérarchie des normes pour encadrer l’exercice de la souveraineté et du pouvoir législatif peut être tout a fait souhaitable dès lors qu’elles sont connus de tous et appliquées avec le respect de l’esprit du texte. De l’esprit des lois, comme disait Montesquieu.
La désignation de comités de citoyens volontaires tirés au sort semble dès lors être un des moyens constitutionnel les plus pertinents pour évaluer l’action des représentants élus avant l’échéance électorale suivante. Attention, il ne s’agit pas de faire passer les élus en cour d’assise à la fin de leur mandat mais de discuter des moyens alloués et de leur pertinence au regard des résultats obtenus. L’évaluation ainsi effectuée, le corps électoral est plus à même de récompenser politiquement et matériellement un homme de bonne volonté au service de l’intérêt général et plus éclairé pour ne pas réélire un mauvais mandataire.
En effet, l’élection associée au tirage au sort peut être un moyen de désignation aristocratique des représentants. Alors que l’élection médiatique contemporaine favorise l’oligarchie au bénéfice du financeur de campagne, de projet.