Bonjour à tous,
Sujet polémique que celui du véganisme-végétarisme !
Au-delà de l’argumentaire "pro" vs "anti-viande/produits animaux", des arguments de la science évolutionniste matérialiste, de l’éthique moderne, des invectives et propos parfois excessifs sur la question,
Je voudrais modestement affirmer que c’est la religion de Jésus-Christ qui nous propose la plus complète grille de lecture du végétarisme et de la question animale.
Le « végétarisme » a toujours été central dans le christianisme, bien que progressivement laissé dans l’ombre au cours des siècles. C’est la vénérable abstinence perpétuelle, donnée par Dieu à l’homme (Genèse 1,28-29) pour son bien-être et pour l’harmonie avec la Création, découlant de son juste empire sur lui-même et sur les créatures à sa charge (ascèse chrétienne).
L’abstinence de viande enseignée par la sainte Eglise (dont l’abstinence temporaire du Carême est une survivance) n’est pas à confondre avec l’abstinence négative de certains hérétiques au cours de l’histoire, ni avec un véganisme-végétarisme un peu trop « moderne », basé sur les seuls arguments scientifiques/matérialistes qui n’en donnent qu’une grille de lecture imparfaite.
Après le Déluge, le Seigneur a concédé la viande aux hommes du fait de leur faiblesse morale, mais avec de nombreuses restrictions (dont respect du sang=respect de la vie). Et la chair animale n’est pas absolument rejetée, comme chez certains hérétiques, puisque par concession divine de saints hommes et femmes en ont mangé. Mais avec le Christ Jésus, toutes choses sont renouvelées et ramenées à leur perfection première. C’est pourquoi, tout en étant très charitable (prérequis chrétien minimum) envers les mangeurs et les professionnels de la viande, il est louable devant Dieu de revenir au végétarisme chrétien (l’abstinence perpétuelle de l’Eglise).
Saint Basile de Césarée (IVe siècle) résume bien le sujet :
« On ne connaissait point le vin (ndlr : l’alcool qui fait défaillir) dans le paradis terrestre, on n’y tuait point d’animaux, on n’y mangeait point de chair. C’est après le déluge (…) lorsqu’on a désespéré de leur perfection, qu’on leur a accordé cette jouissance (…) Lorsque l’abstinence (ndlr : le végétarisme) règne, nul animal ne déplore son trépas : le sang ne coule nulle part, nulle part une voracité impitoyable ne prononce une sentence cruelle contre les animaux : le couteau des cuisiniers se repose ; la table se contente des fruits que donne la nature. » (Homélie sur le jeûne)