Hong Kong : l’ingérence occidentale la main dans le sac !
18 août 2019 09:50, par nicolasjaissonL’auteur de cet article devrait se souvenir que la Chine actuelle est la création du grand capital américain allié au big business qui ont mis en oeuvre le plan d’ouverture de la Chine communiste grâce à un système de transfert de capitaux savamment pensé pour faire décoller rapidement l’économie chinoise. Hong Kong joue dans cette perspective une place essentielle en tant que principale place financière du sud-est asiatique qui sert de passerelle aux capitaux occidentaux pour financer l’économie chinoise, notamment en eurodollars, sans lesquels les entreprises chinoises ne pourraient exporter vers l’Occident. Le recyclage des excédents de la balance des paiements chinoise du dollar vers le yuan inshore et offshore s’effectue largement à Hong Kong, via notamment les structures de shadow banking qui ont permis aux banques chinoises de se délester de leurs portefeuilles de prêts en défaut vers l’asset management ou de refinancer leurs actifs de dettes en yuan par des liquidités en eurodollars. Peking n’est donc pas pressé de sacrifier sa poule aux oeufs d’or, à un moment où la Chine traverse une cure de désendettement qui rend encore plus nécessaire les financements extérieurs. Ce n’est pas un hasard si les investissements chinois en Europe marque le pas, à un moment où les ressources en capital exportable se raréfie. Le gouvernement chinois ayant renoncé à l’ouverture de ses marchés financiers se retrouve encore plus dépendant des quelques sources de financement offshore qui ont survécu à sa manie centralisatrice. La déflation actuelle des prix à la production conjuguée à une inflation galopante des prix des denrées alimentaires devraient inciter le gouvernement chinois à la modération vis à vis d’une révolte qui pourrait faire tâche d’huile dans le homeland où les tensions sociales sont exacerbées par l’effondrement des exportations que la route de la soie est incapable de juguler faute de débouchés à l’arrivée. Les élites chinoises formées aux Etats-Unis sont libérales dans l’âme et ne peuvent que rejeter à la longue les contradictions d’un régime socialiste incapable de tenir ses promesses d’enrichissement collectif, autrement que par les mirages de la transition énergétique et de l’économie digitale que la grande majorité des Chinois n’ont pas les moyens de s’offrir, même en se passant d’Android.