Chacun prend son pied comme il peut, je ne suis pas là pour juger.
Voici le témoignage d’une candidate à un poste à la DRAC de Strasbourg, paru dans la presse locale :
En novembre 2017, le quinquagénaire a sollicité Sophie (*) via LinkedIn pour un entretien d’embauche à Strasbourg. « Le rendez-vous a commencé à 9 h, dans le bureau [du directeur adjoint] par un thé proposé par ce dernier et servi modestement dans un gobelet en plastique. Il s’est prolongé sur les quais de l’Ill […] puis s’est fini au Palais du Rhin, à la DRAC Grand Est vers 13 h », relate Me Clémence Langlois, avocate de la jeune femme.
« Pendant cette entrevue de quatre heures, Sophie a ressenti une envie d’aller aux toilettes. Elle s’est d’abord tue puis lui a finalement dit. » Le responsable « lui a répondu qu’ils étaient bientôt arrivés à la DRAC. La balade s’est poursuivie. Sophie a réitéré sa demande une heure plus tard et s’est vue opposer la même réponse. C’est encore après une longue attente » qu’ils « sont finalement arrivés à la DRAC », poursuit l’avocate parisienne.
« J’ai cru que j’allais m’évanouir, raconte la jeune femme dans un courrier transmis par son conseil, alors que de nombreux témoignages de victimes parisiennes décrivent le même malaise. J’avais des sueurs froides et j’avais vraiment peur d’uriner devant lui dans ce bâtiment du ministère de la Culture. J’ai demandé où étaient les toilettes et il m’a dit qu’il fallait tout d’abord que l’on dépose nos affaires dans son bureau, ce que nous avons fait. »
« Je continuais dans ma tête à essayer de lutter, j’ai cru que j’allais devenir folle tellement j’avais envie d’uriner. Puis bizarrement, [le recruteur] avait des toilettes privées dans son bureau où il m’a indiqué d’aller. Je m’y suis rendue, tout en sachant qu’il pouvait m’entendre mais à ce stade j’étais surtout contente d’avoir pu éviter le pire. Quelques minutes plus tard, [il] a mis fin à l’entretien dans son bureau. Je n’ai pas compris pourquoi j’avais dû aller dans ses toilettes plutôt que celles de la DRAC. »
La candidate a eu « le sentiment qu’il s’était passé quelque chose d’anormal sans pouvoir l’expliquer », observe son conseil. Un article, publié en mai 2019 par Le Canard enchaîné , l’a fait réagir. L’hebdomadaire révèle qu’entre 2009 et 2018, l’agent de l’État a secrètement administré des diurétiques à des candidates pour les forcer à uriner près de lui.