Méta-politique et propagande mondialiste : entretien avec Lucien Cerise autour de son parcours
29 décembre 2019 14:07, par Lucien CeriseLe 28 décembre à 18:00 par SPQG
« Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que le "Non" l’emporterait encore » : c’est donc une hypothèse, hypothèse que je ne partage pas d’ailleurs, mais cette hypothèse parcimonieuse ou pas ne peut soutenir par définition la moindre certitude comme cette affirmation : « les Français ne veulent pas sortir de l’UE ».
C’était une formule rhétorique, il est évident que le « Non » serait perdant. Et si les Français voulaient le Frexit, ils se seraient précipités pour voter UPR ou Les patriotes.
Idem : Je ne sais pas le temps qu’il va faire demain. Donc demain il va pleuvoir et je vais prendre mon parapluie. Conclusion : Ce n’est ni de la politique, ni de la métapolitique, ni de l’ingénierie sociale mais de la logique pure et dure.
Si vous voulez de la logique et des mathématiques, regardez les faits et les chiffres bruts au lieu de persister à les nier en bloc ou à les interpréter pour essayer de vous auto-suggérer que les Français veulent sortir de l’UE. Le rejet ou l’indifférence vis-à-vis du Frexit dans l’opinion publique est parfaitement quantifiable. L’UPR et Philippot sont bien connus pour leur programme anti-UE et pro-Frexit, et pourtant, ça ne décolle pas en nombre de voix.
Idem : Un montreur de puces savantes demande à une de ses puces de sauter. Elle saute ? Il lui arrache toutes les pattes, lui redemande de sauter, elle ne saute pas. Il en conclut qu’elle est devenue source. Conclusion : L’effet est donc associé à une mauvaise cause. Là aussi c’est de la logique pure et dure.
Si vous voulez analyser les causes de l’échec des partis pro-Frexit, il faut partir de l’effet sans le nier, à savoir que le Frexit parle aujourd’hui à moins de 1% de la population. Évidemment, cet échec ne vient pas d’un rejet volontaire et informé du Frexit, mais de la désinformation dont les Français sont victimes, ainsi qu’à un lent et patient travail de fabrique du consentement à l’UE, ce qui conduit les Français à l’ignorance et à l’incapacité d’analyser d’où viennent les problèmes.
Les abstentionnistes seraient nos ennemis ? C’est ce que je pensais naguère mais plus maintenant.
Les abstentionnistes votent en fait pour le favori, selon le principe « Qui ne dit mot, consent. » Quand vous avez un duel Macron/Le Pen et que Macron est largement favori, la question est « Allez-vous laisser passer Macron ou pas ? »