Proudhon, précurseur de la décroissance ?
10 février 2020 08:18, par goybandLe localisme Proudhonien, son obsession de l’horizontalisme, son pré "Girondisme" tant critiqué par Sartres post Révolution, n’a pas grand chose à voir avec le concept de décroissance totale, puisqu’il est borné au sens strict du progrès technique, entendu qu’on pourrait facilement l’élargir à la propriété ou à l’accumulation de richesses, au sens large, dans une dialectique complète, ce qu’il ne fait pas, justement.
A propos du machinisme, par exemple, il conceptualise que si le nomadisme accroît la productivité et le sentiment anarchique, il soumet aussi sûrement le salarié qu’il ne détruit sa liberté.
En revanche, Proudhon n’est pas contre la notion de propriété, car pour lui, si la propriété génère de l’inégalité, elle est quand même source de liberté, indispensable.
Proudhon croit en un état libertaire générateur de micro révolutions pour contrer le capitalisme libéral, concept repris plus tard par Deleuze, une forme de communisme pragmatique auquel on peut lui opposer la critique qu’un modèle Etatique Hegelien de transcendance, sera antinomique avec le concept de micro révolutions, Proudhon ne développant pas ou peu sa pensée sur un modèle étatique d’immanence qui serait, à contrario, compatible avec une commune libertaire, une ville libertaire, une région libertaire et une nation libertaire, bref avec une garantie libertaire de l’existence de l’individu au sens Darwinien, dans une logique étiologique.
Proudhon rejoint donc les libéraux lorsqu’il affirme que l’individu est motivé par son propre intérêt et s’il effectue bien la distinction entre capitalisme et capitalisme libéral, il circonscrit l’aliénation de l’individu à sa puissance de travail, au salariat, ce qui l’expose aux critiques d’une certaine aporie de raisonnement.